L’Albanie: un pays à découvrir

Ce n’est pas un grand pays, 28 748 km2; il n’est pas très peuplé, 3,8 millions d’habitants; il n’est pas riche, c’est l’un des plus pauvres d’Europe; il n’est pas encore très connu et les touristes ne s’y pressent pas. Et c’est peut-être la raison pour laquelle c’est un pays à découvrir.

Situation

L’Albanie est nichée dans la péninsule des Balkans entre la Grèce, au Sud, la Macédoine et le Kosovo à l’Est, le Monténégro au Nord et la mer Adriatique, qui la sépare de l’Italie.

C’est un pays montagneux, accidenté, culminant à 2475 m. Les amateurs de randonnées pourront se dégourdir les jambes. Parmi ses trois lacs, l’un est un des plus vieux du monde, le lac d’Ohrid, dont sa flore et sa faune archaïques l’ont fait placer sous la protection de l’UNESCO.

Politiquement, l’Albanie est une république parlementaire, Republika e Shqipëri, le «pays des aigles», avec un président élu par un Parlement de 140 députés élus pour un mandat de quatre ans.

Histoire

La capitale est Tirana, une ville de près d’un million d’habitants. La langue officielle est l’albanais, une langue d’origine indo-européenne unique. Mais on trouve des personnes parlant anglais, français ou italien, dans une ville comme Tirana et les lieux ou endroits touristiques. L’Albanie est membre de la Francophonie depuis 2002 et de l’OTAN depuis le 1er avril 2009.

Du fait de sa situation géographique, l’histoire de l’Albanie est compliquée et tumultueuse. Le pays ne porte le nom latin d’Albanie que depuis le XIIIe siècle, un nom dérivé de celui d’une tribu illyrienne, les Albanoïs.

Les Illyriens s’étaient installés dans toute cette région au XXe siècle avant notre ère. Un puissant royaume maritime illyrien, rival de Rome, est conquis par les Romains en – 168 et reste sous leur autorité jusqu’à la séparation de cet empire en deux parties, en 395. L’Illyrie passe alors dans l’Empire romain d’Orient ou Empire byzantin, un Empire chrétien.

Mais en 1355, les Turcs ottomans, qui contrôlent déjà l’Asie Mineure, passent en Europe et en 40 ans, conquièrent la péninsule des Balkans. En Albanie, l’invasion ottomane (1435) est rendue difficile par la résistance du héros national George Castriota, plus connu sous le nom de Skanderbeg, qui inflige aux Turcs plusieurs revers. C’est la lutte du catholique contre l’envahisseur musulman. Après sa mort, les Turcs s’implantent à partir de 1479. On peut voir la statue de Skanderbeg sur son destrier, sur la place centrale de Tirana.

Guerres et paix

La Guerre des Balkans (1912-1913) et la Première Guerre mondiale finissent par donner à l’Albanie actuelle son indépendance. Mais elle a perdu les territoires périphériques, comme le Kosovo, toujours peuplés d’albanophones.

En 1939, Mussolini envahit l’Albanie, en chasse le roi Zog 1er, et le roi d’Italie devient aussi roi d’Albanie. En Albanie, la résistance armée s’organise sous la direction d’Enver Hoxha, un professeur formé en France, élu secrétaire général du Parti communiste albanais.

Hoxha réussit à prendre le pouvoir et proclame la République populaire d’Albanie en janvier 1946. Il instaure un régime stalinien extrêmement sévère, brimant droits et libertés. Il s’allie à la Yougoslavie (1946-1948), à l’Union soviétique (1948-1961) et à la Chine maoïste (1961-1978), pour rompre et isoler l’Albanie en fermant ses frontières qu’il garnit de blockhaus en ciment.

Il s’en prend aux religions et proclame l’Albanie le premier pays athée du monde. Les mosquées et églises sont fermées, transformées ou détruites. Heureusement, il préserve comme monument culturel, une ancienne mosquée de Tirana, une merveille à visiter.

Reconstruction

Le régime communiste ne peut survivre à la mort d’Hoxha (1985) et disparaît en 1989. Depuis, le pays se reconstruit. En 1991, la monumentale statue en bronze doré de huit tonnes, au centre de Tirana, est abattue.

Le pays détruit tente de se reconstruire avec l’aide de l’Europe, associé qu’il est avec l’Union européenne, à laquelle il espère participer un jour. La visite de Tirana est édifiante à cet égard.

On n’aperçoit guère que ce pays est majoritairement musulman. Hommes et femmes sont habillés comme à Toronto. Catholiques, avec une cathédrale devant laquelle trône la statue de mère Térésa, orthodoxes et musulmans cohabitent pacifiquement.

Le touriste est le bienvenu et quelqu’un est toujours prêt à vous aider, même si la langue vous est inconnue.

La pression touristique n’a pas encore fait de ravages. On trouve des hôtels modernes, comme l’Hôtel Airport Tirana, dont le personnel accueillant parle anglais.

Situé près d’un aéroport tout neuf, calme et silencieux, il offre la possibilité de louer vélo ou voiture pour faire des excursions, jusqu’aux plages de la côte, jusqu’à Berat, pittoresque ville inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, ou à la ville antique d’Apollonia, sans passer par Tirana, où la conduite est très spéciale.

Pour s’y rendre, un taxi de l’hôtel est préférable. Le tourisme, en Albanie, une idée originale, à des prix attractifs.