LaFrench lance sa 3e saison avec une soirée 100% rap français

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Le public dansant lors de soirée "Bastille Day" le 14 juillet 2025. Photos: compte Instagram de LaFrench
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Publié 20/09/2025 par Julie Merceur

LaFrench va inaugurer sa troisième saison, le samedi 4 octobre au Drake Underground de la rue Queen Ouest, avec une soirée entièrement dédiée au rap français.

Ce jeune phénomène culturel, qui connaît un franc succès, ambitionne de s’imposer durablement comme le mouvement culturel et communautaire de la jeunesse francophone torontoise.

La genèse d’un succès

À l’origine de cette aventure, on retrouve trois DJ français: DJ Curator, DJ SevenStyle et DJ Mendosa.

Après avoir mixé ensemble lors de plusieurs soirées – notamment celles du collectif Excuse My French, auquel appartiennent DJ Curator et DJ SevenStyle – l’idée de créer un événement 100% francophone s’est imposée naturellement.

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Dj Seven Style, DJ Curator et DJ Mendosa.

«Je n’y croyais pas au début», confie DJ Curator à l-express.ca. Déconnecté de la scène française, il n’imaginait pas un tel engouement. L’idée qu’une soirée, proposant uniquement des musiques francophones, puisse prospérer dans une ville anglophone lui paraissait improbable.

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Pourtant, le 14 juillet 2023, entre 150 et 200 jeunes ont répondu présents pour célébrer le Bastille Day. Le succès inattendu de cette première soirée a alors propulsé LaFrench comme un rendez-vous mensuel pour la jeunesse francophone de Toronto.

Une offre née d’une demande

DJ Curator, DJ Mendosa et DJ SevenStyle perçoivent maintenant dans leur entourage une forte attente pour des soirées de ce type. Sur la scène culturelle torontoise, rares étaient les événements proposant une programmation francophone.

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Le logo de LaFrench Toronto.

Ainsi LaFrench estime combler un manque sur la scène torontoise, à l’heure où la musique francophone s’exporte à l’international. Selon le dernier rapport francophone de Spotify, l’écoute de morceaux en français a bondi de 192% depuis 2019.

Des artistes comme Aya Nakamura, Jul, Gazo ou Magic System séduisent aujourd’hui un public international.

«Avec l’effervescence des dix dernières années de la scène francophone et du rap français, on s’est donc dit qu’il faut vraiment qu’on le fasse à Toronto aussi», expliquent les créateurs de LaFrench.

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Diversité et énergie

LaFrench attire autant les francophones que les francophiles. «Il y a aussi des anglophones qui ne parlent pas un mot de français», souligne DJ Mendosa, preuve de l’attrait universel de ces musiques.

Selon ses membres, la recette du succès est due à deux atouts: la diversité et l’énergie.

La diversité est au cœur de la programmation: shatta, bouyon, afrobeat, amapiano, rap français résonnent dans les enceintes… «Il y en a pour tous les goûts», affirme le DJ.

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Le drapeau camerounais brandi durant la soirée From Paris to Lagos.

Mais ce qui fait véritablement la réputation de LaFrench, selon eux, c’est son énergie singulière. «Les francophones ne font pas la fête de la même manière. On a une autre énergie, sans ondes négatives. Tout le monde danse et chante dès l’ouverture, ce qui est assez rare à Toronto», ajoute-t-il.

DJ Curator ajoute: «En tant que francophone, on a une plus grande ouverture d’esprit. Surtout, on se démarque, car peu de DJ francophones connaissent cette réussite. On est trois DJ de backgrounds différents: Mendosa est Congolais, moi, je suis d’origine guinéenne, SevenStyle est d’origine antillaise. On a tous grandi en France dans des régions différentes. Ça nous permet de représenter plusieurs aspects de la Francophonie.»

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Le public dansant lors de la soirée From Paris to Lagos.

Pour la communauté

Au centre de leur projet se place la communauté. Ils veulent créer un lieu, un moment où les francophones peuvent rencontrer des personnes avec les mêmes mentalités et vécus, en s’octroyant un repos de l’anglais.

Pour DJ Mendosa, c’est aussi l’occasion de créer des connexions professionnelles. Beaucoup d’étudiants et d’entrepreneurs s’y croisent, faisant de LaFrench un lieu de rencontre et d’opportunité.

«On souhaite offrir à la jeune communauté francophone ontarienne quelque chose de différent», affirme-t-il. Plus qu’une simple soirée mensuelle, LaFrench veut pouvoir s’installer comme le principal mouvement culturel pour la jeunesse francophone.

Les organisateurs entendent également diversifier leur offre. Dans les 12 prochains mois, en dehors des soirées en club, LaFrench va proposer des événements en collaboration avec des organisations et entrepreneurs francophones.

Les trois DJ! qui avaient déjà participé à la promotion du concert de Tiakola, souhaitent par ailleurs ramener plus d’artistes francophones à Toronto, notamment du Québec.

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DJ Curator en train de mixer au DrakeUnderground, avec DJ Mendosa derrière lui. Photo: compte Instagram du DrakeUnderground.

Plus souvent au Drake Underground

Ayant une résidence au Drake Underground, la majorité des soirées se passeront là-bas. Cependant, les collaborations et le Bastille Day, par exemple, se dérouleront dans d’autres lieux.

«Il faut un lieu où les gens savent aller. Le Drake, qui est une salle de concert, permet de transformer LaFrench en un véritable show, avec les DJ sur scène et des danseurs.»

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