Bien avant Québec, l’établissement de Port-Royal en Nouvelle-Écosse marque les débuts de la colonisation du continent nord-américain par les Français. C’est donc l’Acadie qui demeure le berceau de la francophonie canadienne. Voilà un fait trop méconnu qui m’a été révélé par Novacadie et son guide Richard Laurin.
Quand on se rend en Nouvelle-Écosse, on a souvent tendance à visiter Cabot Trail et la forteresse de Louisbourg. Ces deux endroits valent le déplacement, mais la vallée d’Annapolis mérite aussi un arrêt, surtout à Port-Royal.
En 1603, Pierre Dugua, sieur de Mons, propose au roi Henri IV de fonder un établissement en Amérique du Nord. L’année suivante, de Mons, Champlain et 79 colons s’installent à Sainte Croix, une petite île située entre le Maine et le Nouveau-Brunswick actuels. Après un hiver meurtrier (scorbut), les Français recherchent un lieu plus accueillant.
Ils optent pour une baie située au confluent de l’actuelle rivière Annapolis et du bassin qui porte son nom. L’endroit est fertile et une longue chaîne de collines le protège des redoutables vents du nord-ouest. Les colons baptisent leur nouvel établissement Port-Royal et de Mons accorde à Jean de Biencourt, sieur de Poutrincourt, cette première seigneurie nord-américaine (1605).
Ordre du bon temps
Au courant de l’hiver 1606-1607, Samuel de Champlain crée l’Ordre du bon temps, qui permet aux hommes de bien se nourrir et de se divertir pour améliorer leur santé et leur moral durant les longs hivers. À tour de rôle, chaque membre prépare un véritable festin: potage à la citrouille, esturgeon, fricassée d’épinards, canards, oies, perdrix, lapin, orignal, caribou, castor, topinambours en beignets, tarte aux pommes ou poires.