Je vous le dis tout de go: le roman Un p’tit gars d’autrefois – Le pensionnat, de Michel Langlois, est un bijou. Du moins pour les gens qui, comme moi, ont fait leur cours classique dans les années 1950 ou 1960. En plus d’offrir un reflet tendre et réaliste d’une adolescence avant la Révolution tranquille, l’auteur décrit comment a émergé en lui le désir de devenir écrivain.
Le narrateur est Étienne Jutras qui entreprend son cours classique à Ottawa, probablement vers 1949, à l’époque de Pie XII et de Louis Saint-Laurent. Je donne cette année-là, car le Collège séraphique qu’il fréquente a fermé ses portes en 1951. Étienne poursuit ensuite ses études à Cap-Rouge (Québec). Le cours classique dure huit ans, mais le roman ne couvre pas les deux dernières années de philosophie.
Il n’y a pas de doute que ce roman a des accents autobiographiques. Les amis d’Étienne ressemblent sans doute à ceux de Michel Langlois. Ils trouvent toutes sortes de stratagèmes pour lutter contre l’ennui et se libérer du désagréable sentiment d’être prisonniers entre quatre murs: sports, études, activités en plein air, théâtre, débats, construction d’un camp, etc.
Étienne découvre qu’il y a au moins 25 000 mots dans le Larousse. «Si un jour j’en connais suffisamment, je deviendrai écrivain et je me servirai de tous ces mots pour raconter des histoires.» Promesse tenue: Michel Langlois a publié sept romans!
Nous sommes au début des années 1950 et il n’est pas surprenant de voir les pensionnaires prier sans cesse et intercéder auprès de la Vierge Marie en récitant des rosaires. Étienne trouve que Marie est «dure de comprenure» car «elle distribue ses dons avec parcimonie».