Le refroidissement des relations entre les États-Unis et la Chine n’a pas eu que des conséquences politiques. La recherche sent elle aussi un vent froid, qui affecte les embauches, les collaborations entre universités, les publications dans les revues scientifiques et jusqu’à la vie privée de certains chercheurs.
Ici et là, des chercheurs d’origine chinoise relatent avoir été détenus par les douaniers pendant une heure ou deux, à leur retour aux États-Unis. Des accusations d’avoir transmis des informations «sensibles» ont fait l’objet d’enquêtes, y compris au Canada.
Moins de recherches conjointes
Mais au-delà de ces anecdotes, les chiffres parlent d’eux-mêmes: depuis 2017, le nombre de recherches conjointes entre des chercheurs des deux pays est en régression, une première après quatre décennies de croissance.
Certes, la barre reste encore haute: en 2021, les universités américaines avaient décerné plus de 8000 doctorats à des étudiants originaires de Chine.
C’est un nombre considérable puisque, rappelle la revue Nature dans un éditorial paru le 26 février, cela représente presque le tiers des 25 000 doctorats remis à des étudiants internationaux.