Avoir un partenaire qui possède le même objectif et le même enthousiasme pour un projet, qui souscrit aux mêmes méthodes, et en qui on a entière confiance, n’est-ce pas là un des aspects les plus importants pour la réussite du travail de deux écrivains qui entreprennent ensemble des recherches et la publication d’une oeuvre?
Parfois ces partenaires sont mari et femme. Pierre Karch et Mariel O’Neill-Karch sont l’un de ces heureux couples et ils accomplissent en commun deux grandes oeuvres: leurs Dictionnaire des citations littéraires de l’Ontario français depuis 1960, dont Paul-François Sylvestre vous a déjà entretenu, et la résurrection d’auteurs franco-ontariens de langue française, aujourd’hui inconnus ou méconnus. C’est cette partie de leur oeuvre commune que je veux souligner ici.
Pierre et Mariel O’Neill-Karch font preuve d’une grande générosité en nous faisant connaître des auteurs décédés depuis longtemps qui ne sauront jamais avec quelle attention minutieuse ces deux écrivains font revivre leurs oeuvres pour nous et les générations à venir.
C’est ainsi que ce couple a publié Le Théâtre d’Augustin Laperrière (1829-1903), ainsi que, en 2001, Choix de nouvelles et de contes de Régis Roy (1864-1944). Ils se sont ensuite attaqués à la dramaturgie de ce dernier, un auteur d’Ottawa, en faisant paraître cette année, après plus de 12 ans de labeur, Théâtre comique de Régis Roy. Cette édition rassemble 13 pièces assez courtes, en un acte, et deux monologues.
La plupart de ces comédies ont plus de 100 ans. Elles donnent une bonne idée des plaisanteries et du langage du temps avec des quiproquos de mots parfois assez drôles, et reflètent aussi le conservatisme et la différence des classes de l’époque. Le ton des gens instruits est toujours parfait, même un peu ampoulé; celui des ignorants est rendu par de nombreuses fautes de grammaire et de liaisons ainsi qu’à une prononciation défectueuse.