La jeunesse francophone s’investit dans la vie civique et politique

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Des membres la FJA devant l'Assemblée législative de l'Alberta lors d'un Parlement Jeunesse. Photo: Facebook
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Publié 20/07/2024 par Eya Ben Nejm

S’engager dans leur communauté et dans les organismes francophones est un moyen pour la jeunesse d’exprimer ses opinions et de concrétiser ses convictions. Cinq jeunes aux parcours différents partagent la signification de leurs engagements.

Pour Anaïs Rezaigue, coordinatrice de la Maison internationale, un service du Syndicat étudiant de l’Université d’Ottawa, «c’est très important pour des jeunes comme moi d’aller s’engager dans des milieux francophones, dans des milieux politiques francophones», déclare celle qui est aussi assistante législative au Sénat.

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Anaïs Rezaigue. Photo: courtosie

Donner l’exemple

Pour ces jeunes, s’investir dans des organismes ou participer à des expériences comme les Jeux de la Francophonie ou des simulations parlementaires permet de connaître les diverses réalités des francophones dans l’ensemble du territoire et de «travailler ensemble pour trouver des solutions», interpelle le président de la Francophonie jeunesse de l’Alberta (FJA), Mathieu Lebon-Volia.

De son côté, le Franco-Prince-Édouardien Jérémie Buote perçoit son engagement dans la collectivité comme une chance de bâtir une relation avec la communauté francophone et de donner le bon exemple à la prochaine génération. Il milite pour la défense de la langue française depuis 2017.

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Mathieu Lebon-Volia. Photo: LinkedIn

Affirmer son identité francophone

Étudier en français ou grandir dans un milieu francophone n’est pas toujours suffisant pour bien développer son identité francophone. Celle-ci peut être renforcée par des rencontres.

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L’ancien président de la Fédération des jeunes francophones du Nouveau-Brunswick et de la Fédération de la jeunesse canadienne-française (FJCF), Alec Boudreau, et l’actuelle membre du conseil de direction de la FJCF, Blanche Monabeka, en témoignent.

Pour la Franco-Britanno-Colombienne, c’est la découverte du Conseil jeunesse francophone de la province qui lui a permis d’affirmer son identité de francophone.

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Blanche Monabeka. Photo: Gaëtan Nerincx

Déclic

Pour Alec Boudreau, c’est son voyage en Louisiane à l’âge de 16 ans, à l’occasion de l’évènement le Grand réveil acadien, qui a été le déclic.

Durant son séjour de deux semaines, il a rencontré un Cajun à peine un an plus âgé qui racontait avoir décidé de vivre sa vie en français en Louisiane en allant vivre chez ses grands-parents qui parlaient en français.

Son sacrifice «m’a vraiment frappé, sa passion et son désir de vivre dans sa langue […] il a fait tout ce qu’il pouvait» pour vivre sa francophonie dans un contexte où elle est très minoritaire, raconte Alec Boudreau.

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Alec Boudreau. Photo: Julia Inès Roitman Gil

L’influence des proches

La communauté et la famille peuvent aussi avoir un impact sur le parcours des jeunes et sur leurs engagements.

Jérémie Buote raconte que son investissement dans la collectivité et sa fierté de vivre en français lui viennent des modèles de vie qu’il a connus.

«C’est vraiment la famille qui m’a poussé au début, puis [après] c’était vraiment les amitiés et les relations que j’avais faites à travers cette communauté qui m’ont poussé à continuer là-dedans.»

Très jeune, il observait des membres engagés de sa famille, comme ses frères, son père qui portait «le barbecue au centre communautaire lorsqu’il y avait des barbecues» et son oncle qui était enseignant de français.

Jérémie Buote considère que ses parents ont fait un cadeau à leurs enfants en les inscrivant dans des écoles francophones de l’Île-du-Prince-Édouard.

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Jérémie Buote. Photo: Mathieu Lewis

Motivatrice

Si des modèles ont permis au Franco-Prince-Édouardien d’ouvrir les yeux, Blanche Monabeka souhaite être un jour une inspiration pour les jeunes, les motiver et les influencer à s’investir dans la communauté.

Pour encourager les jeunes à s’engager, Jérémie Buote leur conseille d’avoir confiance en eux, de se dépasser et de profiter des opportunités qui se présentent.

Le jeune Franco-Prince-Édouardien reste optimiste quant à l’avenir de l’engagement de la jeunesse dans les communautés. Selon lui, les adolescents et les jeunes adultes ne cherchent que ça.

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La FJCF a reçu cette année le Prix Boréal Leadership de la FCFA. Photo: Facebook

Apporter du changement

La francophonie n’a pas besoin d’être leur seul cheval de bataille non plus. Les jeunes qui s’engagent le font parfois pour plus d’une cause, comme en témoignent les parcours d’Anaïs Rezaigue et de Blanche Monabeka.

Cette dernière raconte que dès l’école élémentaire, elle s’indignait devant les injustices. Encore enfant, la Franco-Britanno-Colombienne a été la première à commencer une pétition face à certains problèmes à l’école, raconte-t-elle.

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En grandissant, elle voit d’autres enjeux – comme les microagressions, les stéréotypes et bien d’autres problèmes – qui intensifient son besoin de s’engager.

«J’ai toujours grandi dans des milieux où j’étais soit la seule personne noire ou une des seules personnes noires, ou une des seules personnes racisées.»

Aujourd’hui, Blanche Monabeka s’intéresse particulièrement au droit à l’éducation, aux droits des femmes et à la lutte contre le racisme. Elle occupe diverses positions au sein des organismes qui défendent ces causes.

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Une activité du Syndicat des étudiants de l’Université d’Ottawa. Photo: Facebook

Reconnaissance des diplômes étrangers

De son côté, Anaïs Rezaigue est interpellée par la représentativité, qu’elle considère aujourd’hui importante, puisque la société «devient de plus en plus multiculturelle».

Dès son arrivée au Nouveau-Brunswick à l’âge de 13 ans avec sa mère et sa sœur, la jeune nord-africaine s’est engagée dans les clubs de son école et dans des organismes de la communauté.

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Avec le temps, elle a aussi constaté quelques problèmes, comme le manque de reconnaissance des diplômes des étrangers. Elle a d’ailleurs été témoin des difficultés de sa mère, vétérinaire en Algérie et qui a dû tout reprendre à zéro à son arrivée.

L’étudiante en troisième année en développement international à l’Université d’Ottawa souhaite un jour voir des immigrants bien scolarisés, comme des médecins, pouvoir pratiquer sans trop d’embûches dans leur terre d’accueil. «Au Canada, on le sait tous, on a vraiment besoin de médecin francophone», ajoute-t-elle.

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