Les romans sur la guerre abondent tellement qu’on peut se demander s’il existe encore une façon originale de raconter la Seconde Guerre mondiale. Le romancier Paul-Christian Deroo nous prouve que cela est possible. Il relève le défi avec brio dans Des bleus aux jambes.
Mai 1940 est le point de départ. Nous sommes dans le Nord de la France.
Les personnages sont assez nombreux, mais l’auteur s’intéresse surtout à deux enfants de douze ans, Françoise et Fernand, qui ne se connaissent pas encore. C’est à travers leurs yeux, leurs émotions, leur raisonnement que nous vivrons l’Occupation et la Libération.
L’action se déroule surtout à Tourcoing et dans les environs. Dans ce coin de pays, le patois est le ch’ti. Quand un enfant demande du foie gras, son père lui répond: «Te peux nin manger de l’pâté fo min garchon, te vas faire d’lurticaire…»
Le rationnement, le couvre-feu, les affrontements avec les boches, tout met la population sur le qui-vive. Les gens sont à bout de nerfs, mais cela ne les empêche pas de vivre parfois des moments empreints de tendresse.