La prochaine grande épidémie pourrait ne pas être seulement causée par un virus, ou par un manque de budget pour combattre ce virus, mais par les fausses nouvelles.
«Le déluge d’informations contradictoires, de désinformation et de manipulation de l’information sur les réseaux sociaux, devrait être reconnu comme une menace de santé publique», écrit l’anthropologue Heidi J. Larson, experte en analyse de risque à l’École de médecine tropicale et d’hygiène de Londres, dans la dernière édition de la revue Nature.
Méfiance envers les vaccins
Dans ce texte d’opinion, elle souligne son inquiétude face au manque de confiance à l’égard des vaccins, un manque de confiance qui n’avait pas attendu les réseaux sociaux pour prendre racine, mais que ceux-ci ont contribué à diffuser à grande échelle.
Larson dirige un groupe international d’experts multidisciplinaires — anthropologie, statistique, épidémiologie, sciences politiques — le Vaccine Confidence Project, qui s’interroge sur des façons de détecter les premiers signes de rumeurs virales à propos des vaccins, avant que ces rumeurs ne fassent boule de neige.
Erreur ou manipulation
Il se trouve, écrit-elle, que la désinformation à propos des vaccins peut prendre deux formes: la mauvaise information, basée sur des erreurs, et des faussetés et la désinformation délibérée, celle qui est fabriquée à seules fins de vendre des livres ou des cures miracles.