Kino Toronto veut démocratiser le cinéma

Prochain rendez-vous: mercredi 20 mars à 19h au Rivoli

Kino Toronto présente environ 10 films par soirée.
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Publié 14/03/2019 par Alicia Blancher

L’aventure de Kino commence en 1999. Cinq amis de Montréal sortant de l’école de cinéma de l’UQAM, tannés d’attendre après les subventions pour réaliser des films, se lancent un défi: «Avant l’an 2000, on veut faire un film par mois».

«Le premier mois ils étaient 15, le deuxième mois ils étaient 30, le quatrième mois près de 50», raconte à L’Express Geneviève Fontaine, comédienne et membre fondateur de Kino Toronto.

En un an, ils avaient déjà réalisé 300 films… sans budget.

Près de 100 Kino dans le monde

Très vite, les cellules de Kino se multiplient au Québec. «Ça a fait boule de neige», souligne Olivier Sabino, membre de la section torontoise. Puis l’association s’exporte en Europe (Paris, Trouville, Dublin etc.), aux États-Unis, à Shanghaï…

«Nous sommes aujourd’hui présents sur tous les continents», affirme fièrement Olivier, réalisateur de métier.

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Mylène Thériault, Olivier Sabino et Geneviève Fontaine, membres organisateurs francophones de Kino Toronto.

Cette grande toile permet ainsi aux films de voyager. Il n’est pas rare que Kino Toronto diffuse des courts-métrages réalisés à Montréal, en raison des longues listes d’attentes pour être diffusé dans cette cellule originale. «Ils sont des milliers là-bas!», précise Olivier.

«Faire bien avec rien, faire mieux avec peu, le faire maintenant»

 

Voici l’adage de Kino, qui résume assez bien le concept. À Toronto, le leitmotiv a été adapté au paysage majoritairement anglophone de la ville: «Connect, shoot, screen, repeat.»

«Kino, c’est une façon de ne pas attendre après les subventions», expose Geneviève.

Mais la naissance de l’association coïncide également avec le moment clé de l’apparition des caméras numériques, rendant beaucoup plus accessibles financièrement les réalisations. «Avant, il fallait beaucoup d’argent pour tourner un film», témoigne Olivier.

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Ainsi à sa manière, Kino participe à la démocratisation du cinéma.

«Un véritable catalyseur de création»  

Créée en 2004, la section de la capitale ontarienne a réellement démarré en 2016, lorsque Karl Werleman, un des membres fondateurs originaux, est rejoint par Geneviève Fontaine et Mylène Thériault, toutes deux comédiennes québécoises.

«On s’est vite rendu compte qu’il y avait une demande», nous explique Mylène. «Les gens font parfois leur premier film et attrapent le virus. On les revoit ainsi».

Depuis ses débuts, Kino Toronto a ainsi projeté 94 films en l’espace de 12 soirées.

La salle est souvent comble au Rivoli.

Lors de ces événements, deux types de courts-métrages sont diffusés: des films réguliers, d’idéalement 8 minutes, qui donnent carte blanche aux participants, et des défis thématiques (2 minutes), dont le thème imposé est annoncé lors de la soirée précédente. Par exemple: réaliser un film en 48 heures; tourner avec un téléphone…

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«C’est un véritable catalyseur de création», confie Olivier.

Le court-métrage Nature Boy, de Nicholas Koscik, conçu avec un téléphone et diffusé en juin 2018 par Kino Toronto est notamment devenu une web-série.

«C’est comme un Franc’open Mic pour le cinéma, c’est liberté totale»

 

Les organisateurs, au nombre de six aujourd’hui (dont quatre francophones), semblent très attachés à un point: l’absence de sélection et de compétition. «On n’est pas un festival», rappelle Olivier.

C’est cette ouverture qui attire selon eux le plus de monde. «Beaucoup de personnes reviennent projeter leurs films, car il n’y a pas la peur du jugement», observe Geneviève. «C’est comme un Franc’open Mic pour le cinéma, c’est liberté totale».

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«On fait tous ça par passion», livrent les organisateurs dont le travail est bénévole.

Bannière la prochaine soirée de projection (Illustration: Seeblatt)

Avec près d’une centaine de spectateurs à chaque soirée, Kino Toronto espère bientôt pouvoir organiser des projections tous les mois.

Vous êtes séduits par le concept? Le prochain rendez-vous à ne pas manquer sera le mercredi 20 mars à 19h au Rivoli.

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