Jeunes et aînées unies par un «livret de sagesse»

«Les aînées ont beaucoup à offrir en termes de sagesse, de conseils de vie et de bonnes pratiques à transmettre aux nouvelles générations», souligne Dada Gasirabo, directrice générale d’Oasis Centre des femmes.

«Je garde toujours en mémoire ma grand-mère; ce qu’elle m’a transmis ne m’a jamais abandonné», confie-t-elle à l-express.ca.

Selon Dada Gasirabo, l’absence de programmes spécifiques adaptés à leurs besoins complique la situation pour les aînés francophones, déjà confrontés à l’isolement ressenti du fait de la situation minoritaire de la francophonie en Ontario.

Un projet pour les femmes de 55 ans et plus

Avec la participation d’une quinzaine de femmes, Oasis Centre des femmes a lancé le samedi 15 juin son projet intitulé Sagesse de nous à elles dans ses locaux à Toronto.

Ce projet comprend une série d’ateliers créatifs où les participantes contribueront à un recueil collectif. À travers des photos, poèmes, contes et peintures, elles partageront leurs expériences et leur savoir, bénéficiant de l’encadrement de spécialistes pour chaque thème.

L’objectif principal de cette initiative est de mettre en lumière la diversité et la richesse de la communauté francophone minoritaire, tout en favorisant un échange intergénérationnel et interculturel enrichissant.

Étalés sur environ six mois, les ateliers offriront aux participantes l’opportunité de développer leurs créations tout en renforçant les liens au sein de la communauté.

Vers un livret de sagesse

Financé par Emploi et Développement social Canada, le projet Sagesse de nous à elles dévoilera son récit final lors d’un événement de célébration programmé en novembre.

Ce livret de 40 pages, sera élaboré avec la contribution active des participantes dans le choix des thématiques telles que la santé, la nutrition, ainsi que les conseils qu’elles souhaitent partager avec d’autres femmes. Il explorera également le défi de concilier les cultures multiples des femmes immigrantes.

Il sera imprimé et distribué à la fois aux femmes concernées et aux organismes communautaires francophones de la région, constituant ainsi une plateforme pour la transmission de leurs expériences et de leurs perspectives enrichissantes.

Lorraine Simon-Hugon, consultante et coordinatrice du projet Sagesse de nous à elles, insiste sur l’importance de la participation active des femmes dans l’élaboration du contenu du livret.

«Je souhaite véritablement que ce projet soit une co-création, qu’il devienne le leur, et qu’elles en soient fières à la fin», explique Lorraine à l-express.ca.

Peu de projets pour les aînées franco-ontariennes

«À Oasis Centre des femmes, nous disposons d’un groupe d’aînées pour les activités, mais nous ne disposons pas de programmes spécifiquement dédiés aux aînées en tant que tel», souligne Dada Gasirabo.

Selon elle, ce projet répond véritablement aux besoins des aînées qui aspirent à se retrouver entre elles, tenant compte des particularités liées à leur âge et à leurs préférences. Elle souligne l’importance d’un programme spécifique qui leur permettrait de partager leurs expériences et leur sagesse accumulées.

«Nous sommes conscients que les femmes vivent désormais plus longtemps qu’auparavant, et plus longtemps que les hommes», poursuit-elle.  «C’est pourquoi nous avons pensé: pourquoi ne pas leur offrir cette opportunité de s’épanouir et de se sentir pleinement valorisées?»

Renouer les liens entre les jeunes et les aînées

Ce projet vise à établir une connexion intergénérationnelle entre les jeunes et les aînées, tout en préservant les richesses culturelles des pays d’origine des immigrants.

Il prévoit des sessions où les jeunes ambassadrices d’Oasis Centre de femmes rencontreront les femmes aînées pour collaborer sur divers projets communs.

«En arrivant au Canada, nous perdons certains aspects de notre culture, particulièrement nos relations avec nos aînés et nos grands-parents. C’est pourquoi ce projet a été lancé, dans le but de préserver ces liens essentiels», souligne Dada Gasirabo.

Nourrir le bonheur à travers l’écriture optimiste

Lors du lancement, les participantes ont eu l’opportunité de prendre part à un atelier sur l’écriture optimiste animé par Nicolas Bézier, consultant et drama-thérapeute pour plusieurs organismes francophones.

Ce type d’écriture se concentre sur l’exploration des aspects positifs et constructifs des expériences personnelles, encourageant ainsi une perspective optimiste face aux défis.

«Cet atelier permettra aux participantes de porter un regard différent sur leur quotidien, en mettant l’accent sur les petits moments de bonheur qui parsèment leur vie et auxquels elles ne prêtent pas nécessairement attention», explique Nicolas.