James Patterson : justiciers infatigables vs policiers redoutables

James Patterson et Maxime Paetro, La 20e victime
James Patterson et Maxime Paetro, La 20e victime, roman traduit de l’anglais par Carole Delporte, Paris, Éditions JC Lattès, collection Le Women’s Murder Club, 2024, 336 pages, 36,95 $.
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Publié 24/04/2024 par Paul-François Sylvestre

Auteur de thrillers le plus lu au monde, avec quelque 300 millions de livres vendus, James Patterson ajoute un nouvel épisode dans la série Le Women’s Murder Club avec La 20e victime. On est en présence non pas d’un mais de plusieurs tueurs en série qui s’en prennent à des vendeurs de drogues.

Chaque titre de la collection Le Women’s Murder Club inclut un chiffre en ordre croissant. Cela va de 1er à mourir (2003) jusqu’à La 20e victime (2024), en passant par Le 5e Ange de la mort (2007), La 11e et dernière heure (2013), 17e Suspect (2019), et ainsi de suite.

L’action se déroule encore une fois à San Francisco, mais a des ramifications dans d’autres villes américaines.

San Francisco

La narratrice est la sergent Lindsay Boxer, du San Francisco Police Department (SFPD). Elle dégotte une foule d’indices qui mènent nulle part, «beaucoup de pièces du puzzle, mais aucun moyen de les assembler».

Le SFPD interviewe des gens qui ont beaucoup d’amis et d’ennemis; or, il n’est pas facile de les différencier. À défaut de preuves, Boxer se fit à ce qu’elle ressent au fond de ses tripes.

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Dans son enquête sur la folie meurtrière qui touche Frisco (San Francisco), Los Angeles, Chicago, Houston et San Antonio, la police découvre un lien vers le jeu vidéo Cibles mouvantes, où les adeptes tuent des cibles fictives. Est-on en présence de psychopathes qui s’entraînent à tirer sur des cibles vivantes…?

Guerre à la drogue

James Patterson décrit un univers où des tireurs d’élite se sont donné comme mission de débarrasser les États-Unis de la drogue. Face à un déferlement de tirs erratiques, la peur tout comme la fascination galvanise le pays.

On assiste à une appréciation grandissante de l’opinion publique pour ce qu’il est convenu d’appeler «une nouvelle guerre à la drogue». Les justiciers qui éliminent les trafiquants manifestent un amour pour la violence; tirer une balle en pleine tête procure un frisson, un plaisir indescriptible.

Au fur et à mesure que le nombre de victimes augmente, la population se demande si les justiciers ne sont pas plus nombreux que la police, mieux organisés, voire plus intelligents. Cela n’empêche pas Boxer de chercher sans relâche le chaînon manquant, l’anomalie subtile, le lien au-delà d’une corrélation évidente entre victimes et vendeurs de drogues.

Morts suspectes à l’hôpital

Parallèlement à l’enquête du SFPD, l’auteur plonge le mari de Lindsay Boxer dans ce qui semble être une série de morts suspectes dans un hôpital. Un de ses très bons amis croit que son père n’est pas mort d’une crise cardiaque. Quelques-uns des 123 courts chapitres sont consacrés à cette sous-intrigue.

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James Patterson adopte un style tantôt cru, tantôt imagé. En décrivant une avocate, il écrit: «sous ses allures de petit chat, elle avait la férocité d’un bouledogue». Quant à l’esprit de Boxer, «il crépite comme un fil électrique tranché». Et des hommes s’effondrent «comme des marionnettes dont ou aurait tranché les fils».

Le Women’s Murder Club se réunit peu souvent dans ce 20e épisode. Les membres portent une fois un toast à la chance qui tinte leur travail et leurs amitiés. Une chance qui ne saurait jamais être considérée comme acquise.

Auteurs

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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