Jacques Cartier ne se laisse pas enfirouaper

Camille Bouchard, Les Grossièretés de Jacques Cartier, livre
Camille Bouchard, Les Grossièretés de Jacques Cartier, Exploratus 1, roman, Montréal, Éditions Boréal, coll. Boréal Junior #120, 180 pages, 13,95 $.
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Publié 30/05/2021 par Paul-François Sylvestre

Camille Bouchard écrit surtout pour un jeune public. On lui doit près de 150 titres (nouvelles, récits et romans). Avec Les Grossièretés de Jacques Cartier, il entame une nouvelle série intitulée Exploratus, pour les préados, aux Éditions Boréal.

Le narrateur du roman est Charles-Antoine, 11 ans, qui vit dans un modeste village de la Côte-Nord. Sa petite vie tranquille bascule le jour où son grand-oncle hérite d’une vieille maison en Colombie-Britannique. Les deux s’envolent vers Vancouver pour voir ce qu’une excentrique parente à léguer.

Des trucs bizarroïdes

Dans le Prologue, Charles-Antoine avoue que des trucs bizarroïdes lui arrivent et que, «avec toi à mes côtés, ce sera plus facile de passer au travers des complications qui me tombent dessus».

Il ne sait pas qui est ce «toi», alors il l’appelle «toi qui lis». C’est simple et neutre, gars ou fille, jeune ou vieux. L’expression «toi qui lis» revient très souvent dans le récit et ce n’est pas toujours élégant.

Une fois dans la vieille maison, Charles-Antoine laisse son grand-oncle discuté du legs avec le notaire et commence à explorer les lieux.

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Ramener Jacques Cartier à la vie

Dans la bibliothèque, il découvre ce qu’il croit être un simple coffret, mais il s’agit d’un «Exploratus», capable de ramener à la vie – du moins pour quelques heures – les fantômes d’explorateurs disparus depuis des centaines d’années.

La dernière chose à laquelle Charles-Antoine s’attend, c’est de voir apparaître devant lui un Jacques Cartier verbomoteur qui passe son temps à dire des énormités! Il sursaute «comme une tranche dans un grille-pain».

Style très coloré

Le style de Camille Bouchard est très coloré, notamment au niveau des jurons.

En voici quelques exemples: le grand-oncle dit «Misère à pied!»; Charles-Antoine lance des «Crotte de sauterelle!» ou «Pet de grenouille»; Jacques Cartier s’énerve avec «Barbe de bouc!»; La Rocque de Roberval, ennemi juré de Cartier, rétorque «Nom d’une truie!» et «Nom d’un cachalot!».

Parmi les énormités que lance Jacques Cartier, il y a des commentaires sexistes ou racistes. Dans une remarque adressée à Charles-Antoine, il dit qu’un gars doit toujours être nice avec les filles, «car ce sont de faibles créatures de Dieu». Il traite une hôtesse asiatique de Sauvagesse et d’Iroquoise.

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Pas des mots de l’époque de Jacques Cartier

À noter que Bouchard met dans la bouche de Jacques Cartier des mots qui ne sont pas du tout de son époque, comme cet adjectif nice ou le verbe enfirouaper.

Dans un dossier préparé par l’éditrice, il est noté que le mot Sauvage employé par les Européens n’avait pas la connotation péjorative qu’on lui connaît de nos jours. Il signifiait simplement «homme qui vit dans les bois».

Dossier sur Jacques Cartier

Le dossier d’une dizaine de pages fournit des renseignements sur la vie et les voyages de Jacques Cartier.

Avec cette nouvelle série Exploratus pour un lectorat de 9 ans et plus, Camille Bouchard promet de nous faire rigoler tout en nous faisant découvrir, à chaque tome, un explorateur qui a contribué à façonner le monde dans lequel nous vivons.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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