J.J.J. Rigal, poète de la gravure

Catalogue raisonné, gravures, monotypes, Éditions d'art Somogy, 2018, relié, 28,8x25 cm, près de 800 illustrations, 270 pages.
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Publié 30/09/2018 par Gabriel Racle

Le nom de Jacques-Joachim-Jean Rigal, abrégé constamment en J.J.J. Rigal, n’est pas très connu au Canada. Pourtant, ce personnage est assez célèbre, au moins dans son pays, pour que les Éditions d’art Somogy de Paris lui consacrent tout un ouvrage, Catalogue raisonné, gravures, monotypes. Et quel ouvrage!

En profitant de ce livre qui vient de paraître à la gloire de cet artiste, c’est l’occasion pour nous d’améliorer nos connaissances artistiques et d’ajouter ce nom à notre bibliothèque réelle ou virtuelle.

Voie ferrée, catalogue 169.

Graveur, peintre et sculpteur

J.J.J. Rigal est un graveur, peintre et sculpteur français. Il est né le 29 juillet 1926 à Paris. Il réside dans une petite ville du sud-ouest de Paris, au joli nom de Fontenay-aux-Roses, où travaille son père.

Il a subi l’influence paternelle, puisque son père, graveur dans une entreprise, ouvre son propre atelier de gravure en 1927.

Nature morte aux épis, 1967, catalogue 294.

Dès 1930, très tôt donc, il initie son fils à la gravure et celui-ci reçoit les encouragements de l’éditeur Jacques Chiffrions, célèbre fondateur des éditions de la Pléiade, de l’écrivain aventurier André Malraux et du poète Jean Cassou: des célébrités du moment.

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En 1934, ses créations font l’objet d’une exposition personnelle. André Malraux lui consacre un article et Rigal expose au Salon d’automne de 1936.

Onze et une cerises, 1969, catalogue 327.

Il expose dans le monde entier

Le voilà lancé. Il effectue des séjours en Auvergne, au centre de la France, avec sa famille, son épouse Denise et sa fille unique Nicole, au début de la Deuxième Guerre mondiale. Il réalise des lavis (utilisation d’une seule couleur plus ou moins diluée), des dessins et des peintures.

En 1949 il reprend l’atelier de son père. Il y forme des taille-douciers et conseille les jeunes graveurs.

C’est à cette époque qu’il réalise des gravures en couleur. Il fait beaucoup de gravures et expose dans le monde entier. Il a, notamment illustré des livres de bibliophilie et a fondé avec son ami le poète Francis Gurung la société de bibliophiles «Les Impénitents».

Fruits, 1979, catalogue 332.

«Il a fait partie de la Société des peintres-graveurs français. Il est membre du Comité international du livre illustré et du Comité national de la gravure.» Il décède le 24 février 1997. Il avait 70 ans.

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Gavage à l’eau forte

J.J.J. Rigal avait obtenu le Prix national de la gravure en 1954 et le Prix de l’Île-de-France de gravure en 1963.

On ne saurait mentionner toutes les œuvres qu’il a réalisées avec les techniques de graveur ou d’illustrateur, ou selon la variété de ses sujets, conçus sur commande ou à titre personnel.

Il utilise ainsi le gavage à l’eau forte, l’utilisation sur une plaque métallique d’un mordant chimique, un acide, pour réaliser la gravure. Ou l’emploi de l’aquatinte, un procédé qui recouvre une plaque de métal d’une couche de poudre protectrice plus ou moins dense, avant de la plonger dans un bassin d’acide.

Tour Eiffel, catalogue 378.

Quant aux sujets traités, ils varient selon les déplacements de l’artiste, ses commandes et ses goûts personnels. On remarque un grand intérêt pour les paysages, mais traité à la façon Rigal.

Les arbres sont toujours, à de rares exceptions concernant des conifères, dépouillés de leur feuillage. On ne voit que des branches nues. D’autres sujets font aussi l’objet d’une représentation.

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Catalogue complet

Rien de mieux pour les découvrir que le Catalogue raisonné, gravures, monotypes des Éditions d’art Somogy.

Sur les 270 pages de l’ouvrage, il n’y en a guère que 25 qui sont des pages de texte. Toutes les autres sont des reproductions des gravures et de monotypes de l’artiste, soit au total quelque 750 réalisations, dont 150 monotypes.

Le jacquet, 1980, catalogue 534.

Le monotype se définit comme un «procédé de gravure permettant d’obtenir par impression un exemplaire unique». Ces monotypes se trouvent à la fin du livre, après les gravures.

Toutes ces reproductions sont en couleur et il peut y en avoir plusieurs par page, avec une courte notice explicative. Les explications générales sur Rigal et son art se trouvent au début de l’ouvrage sous le titre Une vie pour la gravure.

C’est donc un ouvrage complet pour faire la connaissance de J.J.J. Rigal et de son talent.

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Arbres au couchant, 1886, catalogue 632.

Poète

«J’ai eu la chance et le plaisir d’avoir été un des premiers à saluer la carrière de J.J.J. RIGAL à ses débuts, en 1935, alors qu’il avait huit ans», écrit  Jean Cassou en 1978. «C’est en poète qu’il utilise toutes les techniques de la gravure et, avec un succès tout particulier, la couleur.»

«La couleur, qui est expansion et effusion de la nature, et qui par conséquent s’accorde merveilleusement à la plus libre imagination poétique, est ici traitée avec la même délicate, subtile minutie que les sévères et rigoureux éléments de la gravure en noir et blanc. Ainsi J.J.J. RIGAL maintient-il continuellement en lui une vivante complicité entre le poète et l’homme de métier.»

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

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