Intrigue internationale avec Louise Penny et Hillary Clinton

Hilary Rodham Clinton et Louise Penny, État de terreur
Hilary Rodham Clinton et Louise Penny, État de terreur, roman traduit de l’anglais par Lori Saint-Martin et Paul Gagné, Montréal, Éditions Flammarion Québec, 2022, 528 pages, 34,95 $.
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Publié 27/04/2022 par Paul-François Sylvestre

État de terreur, de Louise Penny et Hillary Clinton, est une œuvre de fiction. «Tous les personnages et événements décrits dans ce roman sont fictifs.»

Difficile cependant de ne pas y voir le résultat de quatre années d’un gouvernement américain déconnecté des affaires internationales, peu soucieux de la diplomatie et absent des lieux de décision les plus stratégiques.

Une secrétaire d’État différente d’Hillary Clinton?

À la surprise générale, le nouveau président Douglas Williams nomme Ellen Adams, une ennemie politique, au poste clé de secrétaire d’État. La manœuvre est habile car, «à Washington, les apparences ont souvent plus de poids que la réalité. Au point de s’y substituer parfois.»

Des bombes éclatent en quelques heures à Londres, Paris et Francfort. Signe que les responsables peuvent frapper où ils veulent et quand ça leur plaira.

Un personnage est l’incarnation du mal. Son but est de faire de la terre un enfer. Il opère dans l’ombre, bien entendu. Mais n’est-ce pas la mission de la secrétaire d’État de justement voir ce qui est caché…?

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Malhonnêteté et opacité

D’un chapitre à l’autre, les acteurs jouent au chat et à la souris. Or, la secrétaire d’État Adams «n’avait rien d’une souris frissonnante. Elle regardait la vérité en face.» Les messages échangés entre diplomates, militaires et politiciens doivent toujours être relus, surinterprétés et réinterprétés.

La nouvelle administration voudrait bien que l’heure soit à l’honnêteté et à la transparence, mais presque tous les acteurs optent pour l’inverse.

Il arrive que des répliques dans un dialogue soient doublées de sens caché. Ainsi, «Madame la secrétaire d’État» veut vraiment dire «Incompétente de merde» et « Monsieur le président» signifie «Arrogant trou du cul».

Chez Louise Penny, Dunn rime avec Trump

Ellen Adams annonce qu’elle veut se rendre à Téhéran… Le président Williams répond: «Et si les Iraniens vous retenaient, vous? Ce serait un moyen de me débarrasser de ma secrétaire d’État complètement cinglée, remarquez.»

L’administration précédente est celle d’Eric Dunn. Mais c’est évident que les quatre années de débâcles de ce président creux et délirant surnommé «Eric the Dumb» sont celles de Donald Trump.

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Les gens radicalisés par Dunn et inquiets par Williams sont des terroristes de l’intérieur, des extrémistes de la droite radicale, des fascistes, des suprémacistes blancs et des miliciens. Ils entendent bien redresser la barre.

De la Maison-Blanche à Three Pines, Qc

Louise Penny et Armand Gamache vont ensemble depuis 17 romans. Mais nous sommes maintenant dans une intrigue internationale de haut niveau.

Qu’à cela ne tienne, un journaliste ayant écrit plusieurs articles sur la Maison-Blanche a démissionné. Et il s’est réfugié dans un village québécois appelé… Three Pines, sous un faux nom. Entre en scène l’inspecteur Gamache!

Dans ce roman, une seule page peut nous faire tomber dans trois mises en scène différentes avec trois personnages différents aussi.

La lecture n’est pas de tout repos. Les rebondissements sont multiples, compliqués et complexes. Je soupçonne que l’éditeur aurait aimé couper certains passages, mais la résistance de Penny et Clinton lui a barré la route.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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