Dans la nuit du 26 décembre 2018, la maison de Robert Lalonde a complètement brûlé. De cet épisode, l’écrivain de plus de 30 ouvrages tire un de ses textes les plus lumineux: La Reconstruction du paradis. Ces carnets montrent comment un «bienheureux incendie» lui a «redonné l’inutile et indispensable passion de me laisser vivre».
Traduire Walt Whitman
La maison avait été construite et entretenue avec ardeur pendant plus de 40 ans par Lalonde et sa compagne. Les livres, aussitôt partis en fumée, ne demandent bien sûr qu’à renaître, et un beau matin une idée vient à l’auteur: traduire Leaves of Grass, de Walt Whitman (1819-1892).
Les carnets sont ponctués de passages tirés de l’œuvre maîtresse de ce grand poète américain.
La traduction est finement ciselée et surprend parfois. Ainsi, while he speculates well… devient il ne perd pas le nord pour autant. We do not convince by arguments, smiles, rhymes devient On ne convainc pas à coups de preuves, de métaphores et de chansons.
Quelques jours à peine après l’incendie, Lalonde et son épouse énoncent «une même avidité de renouvellement».