L’intelligence artificielle a beau faire parler d’elle comme jamais auparavant, son impact sur l’économie n’est pas encore apparu sur les écrans radar. Selon une étude en ce sens, on peinerait pour l’instant à mesurer un impact tangible — positif ou négatif — qu’on puisse attribuer à «l’IA», comme une hausse de la productivité ou une diminution des emplois.
Certes, les investissements sont au rendez-vous: selon une évaluation du magazine The Economist parue plus tôt cette année, les fusions et acquisitions d’entreprises liées à l’intelligence artificielle ont été 26 fois plus grandes en 2017 qu’en 2015. Et la progression des capacités ne cesse d’étonner: en matière de reconnaissance d’images par exemple, le taux d’erreurs serait passé à moins de 3% en 2017, contre 29% au début de la décennie.
Emplois et productivité
Mais l’impact que tout le monde craint — des pertes d’emplois — ou espère — une croissance économique grâce à une productivité accrue — tarde à venir, écrivent les deux auteurs, les économistes américains Howard Seamans et Jason Furman: «Les économistes sont généralement enthousiastes à l’égard des perspectives de l’IA pour la croissance économique… Plusieurs croient que l’IA et d’autres formes d’automatisation avancées, incluant robots et capteurs, peuvent être pensées comme une technologie d’usage général, qui permet quantité d’autres innovations conduisant ultimement à une croissance de la productivité. Toutefois, si cette théorie est exacte, se pose alors la question de savoir pourquoi, en dépit des récents progrès technologiques rapides en IA, il n’y a pas (encore) de gains correspondants en productivité.»