La Torontoise Marine Sibileau conjugue ses origines françaises et son vécu canadien pour nous inviter à voyager dans Les nuages du métro. Sous sa plume, ce transport public devient poème et tous ceux qui défilent se voient parer d’une histoire.
Le personnage principal est Francis Jego, un Français établi à Montréal, un guichetier à la station de métro Sherbrooke. Il aime regarder les usagers à travers le prisme de son imagination et leur inventer une vie.
«Je les appelle les nuages. Pourquoi? Parce que toutes ces silhouettes […] sont aussi furtives que des nuages. Certaines sont aériennes comme des cirrostratus, ces nuages qui siègent avec grâce en haute altitude aussi légers que de la tulle de soie, d’autres sont lourdes et grises, telles des cumulonimbus prêts à déclencher un orage.»
Station Sherbrooke
La vie est comme une vague qui s’éloigne puis revient plus fortement. La station de métro Sherbrooke est capable de se relever de tout, même de la covid. Sans les passagers-nuages, l’imagination de Francis demeurerait en panne.
Le samedi, le guichetier aime les nuages qui arrivent «avec une énergie contagieuse qui ferait même break danser un régiment de bonnes sœurs». Devant la vie qui se déroule sous ses yeux, Francis imagine les autres plutôt que de s’imaginer lui-même.