Il nous restera ça : une colocation transforme trois vies

Virginie Grimaldi, Il nous restera ça
Virginie Grimaldi, Il nous restera ça, roman, Paris, Éditions Fayard, 2022, 396 pages, 32,95 $.
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Publié 21/09/2022 par Paul-François Sylvestre

Dans le roman Il nous restera ça, Virginie Grimaldi réunit sous un même toit trois êtres abîmés, trois solitudes. Cette colocation leur réserve des moments inattendus qui sonnent comme de surprenantes évidences.

À 74 ans, Jeanne est une veuve qui regarde son existence dans le rétroviseur. Elle loue une chambre à Iris, jeune femme mystérieuse de 33 ans, et à Théo, garçon gouailleur de 18 ans.

Jeanne, Iris et Théo

Au fils des mois, de septembre à février, et à coups de confidences, Jeanne, Iris et Théo passent de colocataires à amis. Les failles, les peurs, la force, le brut, tout cela crée des liens.

Les chapitres sont tour à tour la voix ou l’écho de Jeanne, Iris et Théo, toujours dans cet ordre. N’excédant pas plus de trois ou quatre pages, ils donnent du rythme au récit. On ne s’ennuie jamais.

Jeanne se rend chaque jour au cimetière, sur la tombe de son mari Pierre. Ces visites sont sa seule raison de continuer à vivre.

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Elle en vient à croire que c’est Pierre qui a mis Iris et Théo sur son chemin. «Il fallait au moins ces deux-là pour me guérir de toi.»

Doute et remise en question

Iris, elle, a «la remise en question facile et le doute encombrant». Elle a enfoui la vérité si profondément qu’il devient douloureux de l’exhumer. La jeune femme va découvrir que pleurer n’est pas indigne, que la douleur n’est pas vulgaire.

Quant à Théo, chaque fois qu’il a donné un bout de son cœur, il l’a récupéré en sale état. «Vaux mieux avoir personne, au moins on ne risque pas de le perdre.»

Cet apprenti pâtissier a un vocabulaire coloré. «Je fourre les religieuses pour y insérer la crème pâtissière.» Son boulot lui permet de «gagner de la thune».

Pâtisseries pour les colocs

Tout au long du roman, Théo sert une variété de pâtisseries à ses colocs. Cela va des millefeuilles au saint-honoré, en passant par l’éclair au café, la charlotte poires chocolat, le baba au rhum, le paris-brest et la bûche de Noël. «Putain, je kiffe!»

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Au début, les deux chambres louées ne sont qu’un refuge temporaire. Vous devinez que l’endroit va devenir un foyer.

Nous sommes témoins que certaines choses ne se comprennent pas avec des explications, mais avec le temps. Et Virginie Grimaldi excelle dans l’art de les raconter avec justesse et sensibilité.

Il nous restera ça: des moments agréables

Chaque personnage a vécu une expérience d’amour à divers degrés. Plus souvent qu’autrement, ce ne fut pas une plénitude enivrante, mais plutôt «une succession de petits bonheurs».

La lecture d’Il nous restera ça demeure une succession de moments agréables.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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