L’être humain n’a peut-être plus besoin de poils

Tous les moyens sont bons pour se débarrasser de nos poils. Notre pilosité n'est-elle plus qu'un vestige? Passons la question au peigne fin.
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Publié 04/12/2021 par Laurie Noreau

Épilation, rasage, traitement au laser: tous les moyens sont bons pour se débarrasser des poils. Au-delà des modes du moment, cette pilosité a-t-elle encore sa raison d’être, ou s’agit-il d’un vestige ancestral? Nous passons la question au peigne fin.

Déjà, nous avons peu de poils

Si on le compare à d’autres mammifères, l’être humain a très peu de poils. Ses plus proches cousins, les grands singes, ont la peau entièrement recouverte de fourrure.

Quand et pourquoi avons-nous perdu notre pilosité abondante? Probablement il y a environ 1,6 million d’années, lorsque l’homme s’est mis à parcourir de longues distances.

Pour éviter la surchauffe lors de ces déplacements éreintants, il devait trouver un moyen plus efficace de réguler sa température corporelle. La fourrure est un excellent isolant thermique, en particulier l’hiver, mais elle est peu efficace pour évacuer l’excès de chaleur.

L’évolution a alors favorisé l’élimination de la sueur par les glandes eccrines, qui se trouvent à la surface de la peau. Nos ancêtres se sont donc progressivement délestés de ces poils fournis qui gênaient l’évaporation de la sueur.

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Mais notre pilosité a ses utilités

Qu’en est-il aujourd’hui, alors que nous avons ajouté à cela la possibilité de porter quelques couches de vêtements? Avant de sortir le rasoir, il faut savoir que la pilosité remplit d’autres fonctions.

D’une part, les petits poils qui recouvrent notre corps sont d’excellents mécanorécepteurs. Cela signifie que ce fin duvet détecte les stimuli à la surface de la peau et en transmet le message au cerveau.

Une étude parue en 2011 a même prétendu que les gens poilus détecteraient plus rapidement les insectes sur leur corps que les participants glabres. Dans cette hypothèse, les poils auraient donc une fonction défensive contre les parasites qui vivent à la surface de notre peau.

Hydratation et transpiration

D’autre part, le duvet aurait aussi un rôle dans la thermorégulation de l’organisme, mais un rôle plutôt négligeable. Explication: le poil nait dans le follicule pileux, une cavité située immédiatement sous la surface de la peau.

C’est également à cet endroit que se trouvent deux autres glandes: la glande sébacée et la glande apocrine.

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La première hydrate et protège la peau contre les agressions extérieures. La seconde est responsable de la régulation de la température corporelle chez la plupart des mammifères.

Quand on arrache le poil, par exemple lors de l’épilation au laser, ces deux glandes sont aussi endommagées. La destruction des glandes apocrines ne nuirait pas à une transpiration efficace puisque cette tâche incombe désormais, chez l’humain, aux glandes eccrines.

Quant aux glandes sébacées, l’épilation au laser aurait pour effet de diminuer leur taille. On ignore toutefois si cela nuit à l’hydratation de la peau.

Le rasage a encore moins d’impact, puisqu’il implique de couper le poil à la surface de la peau, ce qui laisse le follicule pileux intact.

Auteur

  • Laurie Noreau

    Journaliste à l'Agence Science-Presse, média indépendant, à but non lucratif, basé à Montréal. la seule agence de presse scientifique au Canada et La seule de toute la francophonie qui s'adresse aux grands médias plutôt qu'aux entreprises.

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