Quand un écrivain voit un de ses romans traduit en 35 langues et vendu à plus d’un million d’exemplaires, c’est que sa création littéraire fait du bien. Grégoire Delacourt poursuit sa route maintenant avec L’Enfant réparé, un poignant récit autobiographique, une sorte d’enquête introspective profonde. Il remonte à son enfance muette, à cette absence de souvenirs qui le pousse à écrire.
Il devient de nouveau l’enfant tourmenté, cette fois dans le brouhaha du corps d’un homme. «Comment peut-on reconnaître ce qu’on ne vous a jamais donné? C’est tellement difficile d’écrire sur le vide.»
Delacourt incompétent au bonheur
Delacourt se questionne sur son incompétence au bonheur. Il reconnaît qu’on ne peut pas se cacher de soi-même, et il se met à écrire, à se raconter.
«Car écrire, c’est parler une langue posthume. C’est se souvenir de l’oubli et se traduire en verbe. Écrire, c’est se jeter sans avoir vu aucun fond, écouter se briser ses mots comme des os ; prendre le risque de mourir mais aussi celui de vivre.»
Son père est décrit comme une série de silences, d’absences et des portes closes. Sa mère lui manque, parce qu’il veut encore des mots d’elle. Il se demande pourquoi elle l’éloigne chaque jour davantage.