Gérard Poupée fait chevalier de l’Ordre national du Mérite

Cérémonie à la Toronto French School

TFS, Ordre national du Mérite, Gérard Poupée
Gérard Poupée, nouveau médaillé de l'Ordre national du Mérite français. Photo : Clément Lechat
Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 20/11/2021 par Clément Lechat

Et de quatre! Les remises de médailles s’enchaînent les unes après les autres à Toronto. Après Josette Villavarayan Bardon, Nina Hadjaj et Célestin Mbanianga le 8 novembre, Gérard Poupée vient lui aussi d’être décoré.

Il a été fait Chevalier dans l’Ordre national du Mérite ce jeudi 18 à la Toronto French School (TFS).

Hélène Conway-Mouret, sénatrice des Français de l’étranger, remet l’insigne à Gérard Poupée. Photo : Clément Lechat

Institué en 1963 par le Général de Gaulle, l’Ordre national du Mérite a pour objectif de «donner à la nation des exemples qui seraient des visages incarnant les valeurs de la République. Valoriser des talents et des forces vives».

«Et reconnaître la diversité de la société française», rappelle Hélène Conway-Mouret, sénatrice des Français de l’étranger.

«À travers vous, Gérard, je crois que cette haute distinction répond parfaitement à sa vocation. Elle récompense une personne qui, par son esprit civique hors du commun, sert d’exemple aux jeunes générations», insiste-t-elle.

Publicité

Gilbert Dekoker, vice-président de l’association de l’Ordre national du Mérite pour le Canada, était présent pour l’occasion. 

Consécration

Recevoir l’Ordre national du Mérite est une véritable consécration pour cette figure de la communauté française de Toronto, près de 20 ans après être devenu Commandeur des Palmes académiques en 2002. Il venait alors de prendre sa retraite après une longue carrière dans l’enseignement.

Francine Watkins, conseillère consulaire pour l’Ontario et le Manitoba, et présidente du Conseil consulaire, a impulsé cette nomination.

Adoptée en janvier 2021, elle reconnaît ainsi l’immense contribution de M. Poupée auprès de la communauté française et du monde associatif.

TFS, Ordre national du Mérite, Gérard Poupée
Gilbert Dekoker, vice-président de l’association de l’Ordre national du Mérite pour le Canada, Yves Chauchat, consul adjoint, Francine Watkins, conseillère consulaire, Gérard Poupée, Hélène Conway-Mouret, sénatrice des Français de l’étranger, Norman Gaudet, chef d’établissement. Photo : Clément Lechat

« Les plus hautes autorités françaises qui t’honorent ce soir te considèrent comme l’une des figures les plus emblématiques, les plus actives et les plus passionnées de la communauté française établie à Toronto», s’est exprimé Norman Gaudet, le directeur de la Toronto French School, devant une quarantaine d’invités.

Publicité

Une histoire liée à la TFS

Le lieu était d’autant plus symbolique que c’est à la TFS que Gérard Poupée a commencé son aventure canadienne. En 1969, tout juste arrivé comme coopérant, il devient professeur de français. Deux ans pendant lesquels il participe au développement de cette toute nouvelle l’école, fondée en 1962.

«J’ai enseigné dans des sous-sols de chapelles, dans une salle de synagogue à Glencairn. Et petit à petit, la TSF a grandi et est devenue ce qu’elle est maintenant», se rappelle M. Poupée.

«La TFS, c’est un groupe de parents qui a commencé avec 7 personnes dans un sous-sol de maison, pour essayer de créer un Canadien bilingue. Le proviseur de l’école voulait choisir une diversité dans la francophonie. Il y avait donc des Belges, des Suisses, des Français, des francophones du Maghreb, de l’Afrique. Un peu ce qu’on retrouve aujourd’hui», ajoute-t-il.

De retour aux Pays-Bas et en France, il repart pour la TFS 25 ans plus tard, suite à sa nomination comme principal de la junior school et proviseur chargé de la direction des études françaises, en 1995.

TFS, Ordre national du Mérite, Gérard Poupée
Gérard Poupée entouré d’anciens élèves. De gauche à droite, Jan Madlener, Rebeccah Love et Jana Madlener. Photo : Clément Lechat

Après une si longue carrière, ce n’est donc pas un hasard si plusieurs générations d’anciens élèves se sont réunies pour la cérémonie. Jan et Jana Madlener ont tous deux connu Gérard Poupée. Le père en 1970 comme professeur, et sa fille lorsqu’il était principal.

Publicité

Engagé auprès des expatriés

Président de l’association Français du Monde à partir de 2011, avant de céder la présidence il y a deux ans, Gérard Poupée est à l’origine de nombreuses campagnes en partenariat avec des associations locales pour venir en aide aux nouveaux expatriés en difficulté.

En y mettant du sien, il a souvent trouvé des solutions d’hébergement d’urgence. Il a même meublé de nouveaux arrivants et a aidé à réaliser des travaux.

Son combat pour défendre les intérêts de la communauté l’a même mené à déposer une plainte auprès du Commissariat aux langues officielles en 2016. Radio-Canada venait de révéler que les tests de langue pour obtenir la résidence permanente étaient plus chers en français qu’en anglais, car envoyés pour correction en France.

TFS, Ordre national du Mérite, Gérard Poupée
Hélène Conway-Mouret a félicité Gérard Poupée pour son action auprès de la communauté française. Photo : Clément Lechat

Suite à cette plainte, «une série de dispositions a été prise pour réduire le coût des tests de langue en français», a rappelé Hélène Conway-Mouret.

Engagé, ce passionné de cinéma l’est aussi auprès du monde culturel francophone. Il a notamment été membre du Conseil d’administration du festival torontois Cinéfranco de 2015 à 2019.

Publicité

«Gardien de notre mémoire»

Comme l’a rappelé la sénatrice, Gérard Poupée est naturellement l’organisateur depuis 2002 des commémorations de la bataille de Vimy, à la mémoire des soldats canadiens tombés en France pendant la Première Guerre mondiale.

Gérard Poupée présidant la cérémonie en 2018.

Grâce à son implication, il a été désigné délégué torontois de l’association le Souvenir français.

En 2018, il est aussi l’instigateur de partenariats avec l’Alliance française de Toronto et la Toronto French School pour mettre en place une semaine de commémoration du centenaire de l’armistice du 11 novembre.

Moteur de l’amitié France-Canada

Par ailleurs membre d’Amicitia France-Canada, Gérard Poupée s’est engagé pour mener à bien l’édification d’un monument commémoratif de l’amitié franco-canadienne à Ottawa. Il a notamment organisé un concours de dessin sur le thème l’amitié France-Canada, dont les résultats seront bientôt révélés.

La construction du monument Amicitia au cimetière militaire national de Beechwood s’achèvera bientôt. L’inauguration est prévue le 20 janvier en présence du premier ministre Justin Trudeau et d’officiels français.

Publicité
Amicitia France-Canada
Le concept du monument Amicitia France-Canada, qui verra le jour en janvier 2022.

Au sein d’Amicitia, Gérard Poupée est responsable des actions pédagogiques qui s’organiseront autour du monument.

«Non seulement nous voulons faire un monument pour le devoir de mémoire, avec les anciens combattants, les vétérans, mais surtout faire vivre l’amitié France-Canada dans la jeunesse», affirme-t-il.

C’est pourquoi Amicitia organisera une grande fête de jeunesse en mai à Ottawa. Ce sera une inauguration populaire pour célébrer l’amitié franco-canadienne, avec au programme des concerts et des animations. Le nouveau Chevalier de l’Ordre national du Mérite s’y voit déjà.

Auteur

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur