Le cidre, le vin, la bière, le caribou et le champagne ont arrosé le gosier des Québécois depuis plus de quatre siècles. Catherine Ferland retrace leur histoire et leur adaptation aux réalité d’ici dans À boire! Alcools et buveurs, 16e-21e siècles.
Lors de son troisième voyage vers le Canada à l’été 1541, Jacques Cartier fait embarquer 100 tonneaux de cidre breton. Quelques siècles plus tard, on cultivera religieusement la pomme: les cisterciens à Rougemont, les moines bénédictins à Saint-Benoît-du-Lac.
Les habitants tentent de produire leurs propres boissons alcooliques dès le 17e siècle, à commencer par la bière d’épinette, puis la root beer ou racinette, et la bière de gingembre.
Brasseurs religieux
Les Récollets, les Jésuites et les Sulpiciens sont les premiers à établir de petites brasseries à Québec, Trois-Rivières et Montréal. La voie est tracée pour les éventuelles tavernes. Elles seront un point de convergence des hommes du quartier.
«C’est presque une sorte de confessionnal laïc. Ce qui se dit à la taverne reste à la taverne: c’est pratiquement le credo implicite du lieu, le code d’honneur des habitués. On ne trahit pas un chum.»


