Le mot anglais «mania» se traduit officiellement en français par «manie». Mais «manie» ne conjure pas la même dangerosité que «mania», dérivé directement du mot grec signifiant «folie» ou «délire», et d’où vient le terme «maniaque».
Mania, c’est le titre du dernier roman de l’Américaine Lionel Schriver, invitée récemment à l’excellent balado Triggernometry de Konstantin Kisin et Francis Foster sur YouTube. J’ai tout de suite commandé et lu le livre.
Je n’avais jamais entendu parler de Lionel Schriver auparavant. Son ouvrage le plus connu, dont on a tiré un film, est We Need To Talk About Kevin, à propos d’une tuerie fictive dans une école. Ici, le sous-titre How Societies Go Crazy, est de Triggernometry, pas de l’auteure ou de sa maison d’édition. Mais c’est bien trouvé.
Folie fictive et frénésies actuelles
Le roman de Lionel Schriver sert de tremplin pour discuter des moments de «folie» – je dirais plutôt de «frénésie» – dont sont saisies nos sociétés avec une régularité troublante depuis une vingtaine d’années.