Réunis fin juin à Yellowknife, dans les Territoires du Nord-Ouest, les ministres responsables de la francophonie au Canada ont tous indiqué que celle-ci devait prendre une dimension plus économique. Selon un expert, cette tendance doit être portée par les provinces, qui constituent le «nœud de l’enjeu».
«Enfin, on semble embarquer dans le train de vouloir être à l’offensive avec la francophonie par le biais de la francophonie économique», lâche le président-directeur général du Réseau de développement économique et d’employabilité (RDÉE), Yan Plante.
Néanmoins, il avance que la proximité géographique avec les États-Unis (deux tiers des Canadiens vivent à moins de 100 kilomètres de la frontière) et le taux de change – qui permet de dégager 20% de marge, «sans même faire un effort de productivité» – peuvent freiner les réflexes commerciaux à l’intérieur du pays.

Plus d’affaires à l’intérieur du pays
Pour lui, la situation actuelle tarifaire avec les États-Unis pousse les entreprises canadiennes à faire affaire entre elles, notamment les 116 760 entreprises francophones en dehors du Québec, selon les données de Statistique Canada de 2021.

Plus de 10% d’entre elles ont des revenus totaux de plus de 5 millions $ par année en moyenne. «Ces entreprises ont une masse critique qui est suffisante pour qu’on pense à maximiser des corridors de commerce au sein du Canada», souligne Yan Plante.