«Forteresse Amérique-Canada»: Doug Ford persiste et signe

Tel qu’évoqué en marge des deux récentes rencontres des 13 premiers ministres des provinces et territoires du Canada, le premier ministre ontarien Doug Ford a réactualisé ce 13 janvier sa Stratégie de développement des minéraux critiques 2022-27 pour en faire la pierre angulaire de sa «forteresse Amérique-Canada».

La Chine est officiellement identifiée maintenant comme le principal compétiteur.

Le premier ministre de l’Ontario cherche ainsi à dissuader la nouvelle administration américaine d’imposer des tarifs commerciaux au Canada, et de choisir plutôt «une alliance stratégique renouvelée» entre les deux pays.

«Les États-Unis et le Canada sont les principaux partenaires commerciaux l’un de l’autre, représentant des milliards de dollars d’activité économique annuelle et des millions d’emplois des deux côtés de la frontière», fait valoir Doug Ford.

Réduire la dépendance à la Chine

La «forteresse Amérique-Canada» aiderait les États-Unis à «relocaliser ses emplois tout en réduisant sa dépendance à la Chine».

Les minéraux critiques tels que nickel, cobalt, lithium, graphite, platine et uranium sont nécessaires aux nouvelles technologies, «notamment les technologies militaires avancées qui définiront la sécurité géopolitique et économique pour le siècle prochain», selon Doug Ford.

«À une époque où la Chine domine la course pour contrôler ces ressources tout en restreignant leur vente et leur expédition vers les États-Unis, le Canada et l’Ontario doivent agir de toute urgence pour extraire, transformer et livrer ces minéraux aux usines qui construisent l’avenir.»

Selon le premier ministre, l’Ontario concrétise déjà sa vision d’une chaîne d’approvisionnement intégralement ontarienne pour répondre à la demande mondiale croissante de minéraux critiques nécessaires à la fabrication de technologies comme les batteries et les véhicules électriques.

Pour une nouvelle alliance

En vue de bâtir la «forteresse Amérique-Canada», l’Ontario souhaite une nouvelle alliance formelle entre les États-Unis et le Canada pour investir dans nos chaînes d’approvisionnement en minéraux critiques et augmenter nos capacités de transformation.

L’Ontario propose d’accélérer les délais d’approbation réglementaire aux niveaux fédéral et provincial pour les projets miniers actuels et prévus, «en donnant la priorité aux projets qui remplacent l’approvisionnement chinois».

Ces délais seraient encore plus courts dans des zones comme la région du Cercle de feu dans le Nord de la province, qui seraient désignées comme étant d’importance nationale pour la sécurité du Canada et des États-Unis.

Il faut évidemment aussi construire des routes pour accéder aux sites miniers de minéraux critiques, et les exploiter.

Le Canada devrait aussi «collaborer avec le département de la Défense américain pour aligner les priorités de sécurité nationale» des deux pays.

Enfin, «un groupe de travail transfrontalier sur la stabilité des prix des minéraux» identifierait les politiques soutenant la durabilité à long terme des projets de développement des minéraux critiques.

Augmenter nos dépenses militaires

L’Ontario a demandé au gouvernement fédéral de «répondre aux préoccupations économiques et de sécurité des États-Unis», notamment en égalant les tarifs américains sur la Chine, en interdisant les logiciels chinois dans les voitures sur les routes canadiennes, en retardant la mise en œuvre de la taxe sur les services numériques et en présentant un plan crédible pour atteindre et dépasser les engagements du Canada en matière de dépenses de défense fixées à 2% du PIB par l’OTAN».

Doug Ford fait valoir que «si l’Ontario était un pays autonome, il serait le troisième partenaire commercial des États-Unis avec un équilibre quasi parfait dans le commerce bilatéral totalisant 493 milliards $ en 2023, employant des millions de travailleurs des deux côtés de la frontière».

L’Ontario est la première destination d’exportation pour 17 États américains et la deuxième pour 11 autres. «Chaque jour, plus de neuf millions d’Américains se lèvent, vont travailler et gagnent un salaire pour fabriquer quelque chose qui est vendu à un client en Ontario.»