Fondation Sylvenie Lindor : 10 ans d’engagement pour la jeunesse noire

Action Jeunesse pour le Changement
Lancement en 2019 du programme Action Jeunesse pour le Changement, un des programmes majeurs de la fondation Sylvenie Lindor. Photos: courtoisie
Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 21/12/2021 par Laurine Le Goff

La Fondation Sylvenie Lindor fêtait ses 10 ans d’existence en 2021. L’organisme torontois engagé pour la jeunesse noire canadienne a célébré son anniversaire à travers plusieurs évènements au cours de l’année.

Un prix d’Intégration a notamment été décerné aux membres de la direction, pour les remercier de leur engagement durant ces 10 ans.

sylvenie lindor
Pour fêter ses 10 ans, la Fondation a remis un prix d’Intégration a son équipe de direction.

En juin dernier, la Fondation avait aussi lancé la deuxième édition de son programme «Action Jeunesse pour le changement», qui œuvre à l’intégration des jeunes noirs dans la société ontarienne. Cette nouvelle édition est centrée autour de l’entrepreneuriat, le leadership et les relations raciales entre jeunes racisés.

Enfin, cette année célébrait les 25 ans de reconnaissance officielle du Mois de l’Histoire des Noirs par le Canada. Un anniversaire aussi beaucoup souligné par la Fondation.

Bilan positif

C’est en 2011, alors qu’il était étudiant en sciences sociales au campus Glendon de l’Université York, qu’Amikley Fontaine créait la Fondation, nommée après sa mère défunte. Cette année 2021 marque donc 10 ans d’engagement contre le racisme et ses conséquences, ainsi que pour le rayonnement de la francophonie ontarienne.

Publicité

« Quand j’ai créé la Fondation, l’objectif était de pousser l’inclusion sociale et l’intégration économique des jeunes canadiens d’origine haïtienne », souligne-t-il. Nous avons pu aller au-delà de notre mission puisque nous aidons aujourd’hui les jeunes francophones de l’Ontario, issus de diverses communautés. »

fondation Sylvenie Lindor
Christopher Sullivan

Christopher Sullivan, vice-président de la Fondation, souligne également le chemin parcouru en 10 ans.

« Nous avons organisé de nombreux événements éducatifs et de réseautage pour les jeunes, certains axés sur le dialogue interculturel dans la ville multiculturelle qu’est Toronto, d’autres davantage axés sur les possibilités d’emploi pour les jeunes. »

C’est un constat que les jeunes ambassadeurs de la Fondation Sylvenie Lindor partagent.

« Beaucoup de gens se sont réunis et ont travaillé ensemble au sein de la Fondation », souligne Ridj Kevin, ambassadeur du programme Nourrir les sans-abri. « Plus la Fondation grandit, plus elle s’ouvre à la communauté, même au-delà de l’Ontario. »

Publicité

Retour sur quelques moments marquants de la Fondation

Les 10 ans d’existence de la Fondation ont été ponctués d’évènements marquants et de plusieurs réalisations. Amikley Fontaine se souvient notamment avoir rencontré de nombreuses personnalités politiques telles que Greg Fergus, Marie-France Lalonde ou encore Bill Blair.

« Lors de toutes ces rencontres, nous avons pu discuter de défis tels que le racisme systémique, une francophonie canadienne inclusive, et l’immigration francophone », explique-t-il. « La Fondation m’a exposé à des sujets d’intérêts communautaires et nationaux. »

En 2016, la Fondation s’était également démarquée par son engagement fort envers les réfugiés et nouveaux arrivants au Canada. Le président avait discuté des migrations massives vers le Canada et des multiples stéréotypes à l’encontre des réfugiés noirs et groupes minoritaires avec Jean-Nicolas Beuze, à l’époque Commissaire des Nations-Unies pour les réfugiés au Canada.

Rencontre avec Jean-Nicolas Beuze, en 2016.

Plus récemment, le programme Action Jeunesse pour le changement lancé en 2019 a permis d’accompagner plus de 2000 jeunes du Grand Toronto.

Malgré le revers de la pandémie, de nouvelles actions ont vu le jour. La Fondation est ainsi venue en aide à plus de 3000 sans-abri et itinérants de la ville de Toronto en quelques mois, avec plusieurs distributions de denrées et produits de nécessités.

Publicité

Des bénévoles essentiels au fonctionnement de la Fondation

Mais Amikley Fontaine insiste également sur le travail exceptionnel des bénévoles de la Fondation Sylvenie Lindor, sans lesquels tout cela ne serait pas possible.

« J’ai énormément de gratitude envers tous celles et ceux qui ont parcouru ce chemin avec nous. C’est grâce à ces jeunes bénévoles et ambassadeurs que nos programmes connaissent un succès ». Par exemple, les distributions de repas étaient toutes assurées par de nombreux bénévoles.

Fondation Sylvenie Lindor
Première édition de l’Action Jeunesse pour le changement en 2019.

« J’ai développé de forts liens avec ces jeunes, c’est très inspirant de les rencontrer et d’écouter leurs aspirations. Dans 10 ans, ce sont peut-être eux qui prendront la relève ! »

Sudi Youssif, ambassadeur, ajoute que « les bénévoles aident énormément à diriger et nourrir la Fondation, tout en  contribuant à souligner de nouveaux défis ». Il souhaite continuer à travailler avec la Fondation aussi longtemps que possible, pour aider la jeunesse noire de l’Ontario.

De plus, le programme des ambassadeurs offre à ceux-ci de nouvelles opportunités. C’est le cas de Jessica Lecompte, qui explique avoir appris autant sur elle-même que sur les autres. « La Fondation m’a aussi aidé à voir ce que je veux faire dans le futur: aider la communauté. »

Publicité
Fondation Sylvenie Lindor
Bénévoles de la Fondation Sylvenie Lindor en train de préparer les repas destinés aux sans-abris du centre-ville de Toronto.

Un manque de fonds qui se fait sentir

Mais la Fondation fait tout de même face à d’importants obstacles, notamment financiers. En effet, une des raisons pour laquelle l’équipe est majoritairement composée de bénévoles est le manque de fonds alloués à la Fondation.

Pour le mettre en perspective, Amikley Fontaine explique que le coût à l’année des activités de la Fondation est estimé à 1,5 million de $, contre un budget alloué ne dépassant pas les 100 000 $. L’organisme est donc limité dans les services qu’il peut offrir.

« Tout ce que nous avons accompli est grâce à nos bénévoles, mais on ne pourra pas continuer indéfiniment avec si peu de fonds », soupire-t-il. « Plusieurs demandes de financement nous sont refusées, il devrait y avoir plus mis à disponibilité de la communauté noire. »

Ridj Kevin partage la vision du président de la Fondation. « Il nous faut davantage d’ambassadeurs, qui permettraient de créer beaucoup plus de programmes », annonce-t-il. « Plus de personnes signifie nous engager plus largement dans la communauté, et à long terme, obtenir de nouveaux fonds du gouvernement. »

Avec un financement supplémentaire, la Fondation voudrait par exemple créer un nouveau programme pour aider les jeunes francophones à trouver un emploi d’été.

Publicité
Fondation Sylvenie Lindor engagée contre les discriminations raciales
Amikley Fontaine, fondateur et président de la Fondation Sylvenie Lindor.

Des projets

Tout de même, la Fondation Sylvenie Lindor ne ménage pas son engagement et envisage de nouvelles actions.

Elle prévoit notamment de célébrer, le 21 juin prochain, la Journée des peuples autochtones. « C’est une culture très riche et qui n’est pas assez appréciée », explique Amikley Fontaine. « Le génocide et le manque de représentation sont très présents chez eux, ce qui nous rapproche autour d’un combat commun. »

La Fondation souhaite également endiguer les discours de haine encore trop présents. Pour ce faire, elle envisage une discussion avec les trois niveaux de gouvernement, ainsi qu’un possible partenariat avec la police de Toronto et des sociologues.

Auteur

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur