«Pour moi, il y a plein de petites histoires dans ces situations-là.» L’artiste Sophie Bélanger parle de ses inspirations vidéographiques et s’anime elle-même sur le grand écran, portée par une autre caméra dans un film de huit minutes qu’une réalisatrice (Nadine Valcin) fait sur elle. Une mise en abyme questionnant l’art et sa perception, au cœur des premiers travaux qui étaient donnés à voir samedi 22 mars pour le festival international du court-métrage francophone de Toronto.
Une série de sept courts réalisés par les membres du laboratoire d’art étaient ainsi présentée, en préambule de luxe à la diffusion des onze réalisations des nomades pour le festival. Un premier jet plutôt introspectif dans la vie de ses multiples sujets, mais qui faisait preuve de la maîtrise visuelle du labo.
Puis les courts-métrages du festival se sont enchaînés, dans un rythme progressif vers l’expérimental, et finissant en apothéose avec le projet Falaise de Karin Hazé: 10 minutes de projection noir et blanc d’un film muet de danse Butoh, avec devant l’écran la performance scénique de la violoncelliste Amber Walton-Amar.
Une improvisation musicale haletante pour un dialogue abyssal de deux arts qui ordinairement se confondent. Une dissociation qui permettait au spectateur d’apprécier le travail cinématographique dans son ensemble, et laisser l’émotion jaillir presque aléatoirement.
Si un autre court-métrage empruntait au monde de la danse pour s’exprimer (Tinh Tù, de Chérine Khoury), c’est la diversité des productions qui finalement caractérisait cette soirée. Avec des sujets aussi divers que la relation entre deux frères, le rêve, la difficulté de mourir, l’amour qui rend aveugle ou la cécité et sa relation aux autres sur la terre africaine.