« Fauteuils d’orchestre »: la lutte des classes mise à mal

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Publié 24/04/2007 par Bruno de Faria-Lopes

Jessica (Cécile de France) vient d’arriver à Paris. Dès sont plus jeune âge, sa grand-mère (Suzanne Flon) lui raconte inlassablement ses premiers pas au Ritz, un hôtel de luxe parisien. Et c’est ainsi, au son de «je n’avais pas les moyens de vivre dans le luxe, alors j’ai décidé d’y travailler» que Jessica quitte Mâcon, et se retrouve serveuse dans un café de la capitale, lieu de rencontre d’artistes du quartier.

Une comédienne exaltée et passionnée par sa profession, un pianiste qui aspire à une vie simple et hors des projecteurs, un couple père et fils qui ne parvient pas à s’entendre et une gardienne de théâtre ravie d’avoir côtoyé des vedettes toute sa vie.

C’est le quotidien de Jessica, qui découvre le Paris artistique, avec toute la simplicité d’une provinciale émerveillée. Elle va faire la connaissance de tous ces personnages et devenir en quelque sorte l’élément qui les lie les uns aux autres.

L’amour aussi joue un rôle important. Personnifié à travers tous les protagonistes, il donne au film un caractère romantique sans excès. Les amateurs de «happy endings» devraient apprécier cette ambiance parisienne presque Belle Époque. La preuve que l’argent ne fait pas le bonheur, que le luxe finit par lasser, que la notoriété est agréable vue de loin. C’est bien l’amour qui finit par ramener la joie dans la vie de chaque protagoniste.

Ainsi le pianiste, joué par Albert Dupontel, est fou amoureux de sa femme, Valentine. Mais celle-ci n’est pas forcément prête à le suivre dans ses rêves de liberté. Leur couple bat de l’aile, jusqu’à ce que Valentine (Laura Morante) accepte, elle aussi amoureuse, de se laisser guider par ses sentiments.

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En parallèle, Jacques Grumberg (Claude Brasseur) veut vendre en une soirée, la collection d’art qu’il a constituée en une vie. Il va renouer avec son fils Frédéric (Christopher Thompson) à travers une crise familiale qui dure depuis toujours. Là aussi, l’amour, que ce soit envers une femme ou l’amour père-fils, va prendre le pas sur les affaires.

L’atmosphère est parfaitement parisienne. Tout se passe dans un microcosme bourgeois coincé entre les Champs-Élysées et le pont de l’Alma. La mise en scène met idéalement en valeur la «plus belle ville du monde». Non seulement à travers des plans romantiques de la cité, mais aussi en colorant le tout de belles chansons françaises (dans les écouteurs de la gardienne de théâtre) et romantique (les morceaux joués par le pianiste).

Un film innocent en apparence, qui dévoile une critique très bien construite du bonheur artificiel. À travers Fauteuils d’orchestre, la bourgeoise artistique est pointée du doigt à cause de son masque grotesque. Un bon démaquillant, qui finit par enlever les couches de fond de teint et démontre que le bonheur est en fait simple à obtenir. Il suffit en définitive d’avoir le courage d’écouter ses sentiments.

Fauteuils d’orchestre (Montaigne Avenue) est présentement à l’affiche dans les salles torontoises.

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