L’île Maurice et le griffonnage de Celia Pang à l’Alliance française

Connaissez-vous le doodling ou le griffonnage? C’est une méthode de dessin simple et rapide, que privilégie l’artiste Celia Pang. Elle nous fait découvrir sa terre natale, l’île Maurice, à l’occasion d’une exposition, ce mois-ci, à la galerie de l’Alliance française de Toronto.

Celia Pang dessine des tableaux colorés, autour de la nature et l’océan. L’exposition Doodle Anecdotes nous plonge dans son univers végétal, onirique et coloré.

Celle-ci a été sélectionnée suite à l’appel à candidatures lancé par l’AFT, qui veut promouvoir l’art émergent et les jeunes talents du Grand Toronto.

Le griffonnage, un art pas comme les autres

Le griffonnage est une méthode de dessin simple, rapide et accessible à tous.

Celia Pang a choisi cet art très naturellement. «Je dessine depuis que je suis toute petite. À l’université, j’étudiais le graphisme et le design, et le doodling était déjà présent dans mes créations», explique-t-elle.

«J’ai voulu développer mon propre style, auquel j’ai incorporé mon lien avec la nature et l’île Maurice.»

Celia Pang dessine ainsi plusieurs objets et paysages dans un heureux mélange. En couleur ou noir et blanc, «on dessine sur le moment, en suivant le flot de nos pensées». Elle l’assure: «pour faire du doodling, il suffit d’une simple plume ou d’un crayon noir, et on peut dessiner ce qu’on veut.»

Dans cette première exposition, Celia Pang met à l’honneur ses «anecdotes» dessinées. «J’ai voulu regrouper des petites histoires de mon quotidien, qui peuvent être simples, inspirantes, abstraites, fun ou complètement loufoques.»

L’exposition est composée de nombreux tableaux, colorés ou en noir et blanc. Celia Pang y expérimente aussi une «chambre de griffonnage»: un cube à l’intérieur duquel elle dessine, devant les visiteurs. L’artiste a souhaité laisser le public s’exprimer en proposant un mur blanc et des crayons.

L’île Maurice comme inspiration

Le travail de cette jeune artiste est aussi intimement relié à son pays natal: l’île Maurice.

Ses dessins valsent entre la nature, les montagnes, la culture et la langue mauricienne. L’océan est aussi très présent dans ses tableaux, à l’image des animaux marins et du désastre environnemental du M.V. Wakashio, en 2020, qu’elle évoque dans une série de dessins.

«Je ne pouvais pas ne par parler du Wakashio, qui a fait des dégâts énormes sur nos côtes. Alors j’ai fait des dessins pour exprimer ce que je ressentais», explique Celia Pang.

«Nous nous sommes d’ailleurs regroupés, avec plusieurs artistes mauriciens, pour créer des oeuvres et lever des fonds. C’était notre façon à nous d’aider à surmonter le désastre provoqué par le naufrage du navire.»

Dans ses tableaux, un élément ne passe pas inaperçu: le dodo. C’est la mascotte de Celia Pang. Il l’accompagne partout. «C’est un animal qui a disparu à l’île Maurice. Je l’ai choisi pour son lien avec l’île. Dans mes dessins, c’est un personnage à lui tout seul, qui vit différentes aventures et situations à l’île Maurice.»

À travers cette exposition, Celia Pang espère faire découvrir l’île Maurice et sa culture aux visiteurs. C’est aussi une façon de faire connaître le griffonnage comme un art à part entière.

Pour la suite, l’artiste espère expérimenter une salle de griffonnage plus grande, peindre avec d’autres artistes, et créer des produits autour de son art.

Commencée le 12 février, l’exposition Doodle Anecdotes se poursuit jusqu’au 24 février dans la galerie de l’AFT. L’artiste sera sur place ce samedi 19 février entre 11h30 et 15h pour animer un atelier avec le public et décorer en direct sa Doodle Room.