Pour replacer Montréal et le Bas-Canada dans le cadre du système international de la traite transatlantique des Africains, Aly Ndiaye, alias Webster, publie Charlotte et la fin de l’esclavage au Québec. L’album est basé sur un fait vécu.
«À la fin du 18e siècle, l’esclavage n’était pas légal au Bas-Canada (Québec), c’est-à-dire qu’il n’y avait pas de loi qui encadrait cette pratique. Il n’était donc pas illégal non plus, les gens pratiquaient l’esclavage par habitude.»
La Charlotte de cet album serait née en Afrique de l’Ouest vers 1762. Elle fut enlevée dès son enfance, déportée vers les Antilles anglaises, puis vers le Canada. Webster s’est inspiré de cette histoire peu connue pour concocter un récit résonnant de courage et de résilience.
Un long poème
Le texte prend la forme d’un long poème dont voici un court extrait:
«Nous avons marché.
Marché sous le soleil
et marché sous la lune,
traversé le Sahel
parmi l’acacia et les dunes.»
L’acacia est un arbre très répandu dans le Sahel, région africaine qui fait la transition entre le désert du Sahara au Nord et la savane au Sud. Acacia et Sahel sont inclus dans un glossaire d’une soixantaine de mots tantôt moins connus d’un jeune public, tantôt carrément étrangers.