Éric-Emmanuel Schmitt: huit romans pour traverser notre Histoire

Dramaturge, nouvelliste, romancier et scénariste, Éric-Emmanuel Schmitt est né en France le 28 mars 1960 et a été naturalisé Belge en 2008.

Il a publié plus de quarante ouvrages depuis 1991. Et voilà qu’il s’est récemment mis à raconter l’histoire de l’humanité dans une octalogie intitulée La Traversées des temps.

Projet titanesque

Ce projet mûri par Schmitt depuis trente ans demeure titanesque.

L’auteur a accumulé tellement de connaissances scientifiques, médicales, religieuses et philosophiques qu’il lui faut huit tomes d’environ 600 pages chacun pour relever le défi. Aux grands mots les grands moyens!

Comme il s’agit d’un roman, les personnages abondent pour faire traverser 8000 ans d’histoire.

Le premier tome, Paradis perdus (2021), commence avec la fin du néolithique et le déluge.

Le second tome, La Porte du ciel (2021), traite de Babel et de la civilisation mésopotamienne.

Le troisième tome, Le Soleil sombre (2022), porte sur l’Égypte des Pharaons et Moïse.

Puis devraient suivre La Lumière du bonheur (la Grèce au IV^e siècle av. J.-C.), c, La Mystification (l’Europe médiévale et Jeanne d’Arc), Le Temps des conquêtes (la Renaissance et la découverte des Amériques). Puis Révolutions (politiques, industrielles et techniques). Schmitt n’écarte pas un tome supplémentaire…

Éloge de l’émancipation

Dans Paradis perdus, le romancier écrit qu’il n’existe pas d’être humain plus habité à vivre ici que là.

«Le migrant, ce n’est pas l’autre; le migrant c’est moi hier ou moi demain. Par ses ancêtres ou par ses descendants, chacun de nous porte mille migrants en lui.»

Dans La Porte du ciel, on y lit qu’il y a deux sortes de fils: ceux qui s’affranchissent du père et ceux qui s’y soumettent.

«Ceux qui s’affranchissent deviennent eux-mêmes et jouissent d’une vie singulière qui leur appartient.»

«Ceux qui s’y soumettent deviennent des chimères et souffrent d’une vie inauthentique qui leur échappe.»

Des romans, pas des essais

Dans Le Soleil sombre, l’écrivain note qu’on ne pense pas mieux en ne pensant rien. Il ajoute qu’il faut sans doute «se perdre pour trouver quelque chose. Si on ne s’écarte pas de soi, on ne rencontre que soi.»

Éric-Emmanuel Schmitt est bien conscient qu’une série d’essais aurait pu raconter l’histoire de l’Humanité. Il a choisi le roman parce que ce genre permet de restituer des mondes anciens de façon vivante et sensuelle grâce à des personnages et à leurs passions.

Avec La Traversée des temps, nous sommes propulsés d’un monde à l’autre, de la préhistoire à nos jours, d’évolutions en révolutions. C’est le passé qui éclaire le présent.