Entre exode, espoir et fatalité

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Publié 16/10/2007 par Sandy Plas

Si le vent soulève les sables – en anglais The Sound Of Sand – sera présenté au public dans le cadre du festival Planet in focus, installé à Toronto du 24 au 28 octobre. Adaptée du roman Chamelle de Marc-Durin Valois, cette co-production franco-belge, réalisée par Marion Hänsel, nous plonge dans la dramatique histoire d’une famille africaine, confrontée à l’exil et à la famine.

Rahne est instituteur dans un petit village d’Afrique sub-saharienne. Il est également le patriarche d’une famille heureuse de trois enfants, dont s’occupe leur mère Mouna. Mais la saison sèche et la guerre qui se déroule au loin menacent les réserves d’eau de la communauté et obligent Rahne et sa famille à partir sur les routes, en quête de nouveaux puits et de terres plus accueillantes.

Le périple commence alors, sous un soleil harassant, sur les pistes infinies du désert et avec l’espoir irrépressible de trouver de l’eau. À l’inverse des autres habitants du village, Rahne a fait le choix de l’Est, malgré les risques de pillages, malgré les longues routes desséchées par le soleil et malgré l’inconnu qui s’ouvre devant lui et sa famille.

Sur fond de guerre des clans et de zones de non-droit, Si le vent soulève les sables, retrace avant tout le sort d’une famille, qui bascule un peu plus à chaque seconde et d’un homme, qui assiste impuissant à la dramatique destinée des siens.

Mais c’est sur un autre terrain que le film surprend, par sa capacité à mettre en scène, au-delà de ces destins brisés par la dure expérience de l’exil, une histoire plus intime, entre un père et sa fille. Alors que l’espoir de trouver la terre tant recherchée s’amenuise et que ses deux fils ont été emportés sur la route, Rahne se retrouve seul face à Shasha, sa petite fille de 10 ans, impressionnante de maturité.

Alors qu’il ne leur reste plus rien, les deux individus vont apprendre à se découvrir et à construire une relation de complicité et de respect mutuel, comme pour échapper aux ombres qui les suivent.

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Marion Hänsel réalise ici un film touchant et juste, qui nous confronte à une réalité aussi cruelle que lointaine et dont la trame reste souvent ignorée de nos sociétés. Le film souligne d’ailleurs très intelligemment l’indifférence du monde occidental envers ces populations, sans toutefois porter la prétention d’un film engagé et militant.

Le film certes, manque de contexte, les lieux traversés et les conflits qui les animent restent flous. Mais là n’est pas le propos semble-t-il. Le film est avant tout un conte – ô combien dramatique – qui porte en lui un message universel sur la force des êtres humains face aux pires situations et à leur force, pour continuer encore et encore…

La justesse du jeu des acteurs – mention spéciale à Asma Nouman Aden impressionnante dans le rôle de Shasha – rend tout son réalisme et sa profondeur à l’histoire et aux personnages. Un film intense, qui porte un regard sur l’exil et ses drames, mais également sur la détermination et sur l’espoir qui continuent à vivre malgré tout et qui s’envisagent au-delà des cultures et des frontières.

Diffusion dans le cadre du festival Planet in focus: samedi 27 octobre, 21h, au cinéma le Royal, au 608, rue College.

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