Du théâtre de salon… et de cuisine

La création locale Peau

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Publié 05/04/2016 par Harriet Vince

Atypique, poignante et entraînante, la nouvelle pièce de théâtre Peau, de l’auteure, comédienne, réalisatrice et traductrice fransaskoise Marie-Claire Marcotte, installée à Toronto depuis 10 ans, a été présentée avec succès dans une maison privée du nord de la ville, du 1er au 3 avril (limite de 15 spectateurs par représentation).

«À Toronto, jouer une pièce de théâtre dans une vraie maison n’est pas très courant», nous explique Marie-Claire Marcotte. «Généralement, j’essaie de trouver des endroits différents, car ça demande au public d’être alerte et attentif d’une autre manière.»

La pièce a commencé dans le bus où le public avait rendez-vous lorsque le père de famille, Paul, un amateur de taxidermie, a interpellé le public et lui a proposé d’aller chez lui pour montrer ses précieux animaux empaillés.

Au même moment, Catherine, sa fille enceinte, interprétée par Marie-Claire Marcotte, revient après trois mois d’absence. Elle était partie confronter ses peurs et son traumatisme dû à un accident de voiture avec sa famille quelques années auparavant… avec de l’aide de son toutou, George la girafe.

Peau nous entraîne dans un univers fantasmagorique, absurde et grotesque. Il s’agit de l’imaginaire de cette famille où les peluches sont vivantes et où le public passe de pièce en pièce de la maison, donnant un aspect réaliste au jeu des quatre acteurs.

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«Ce n’est pas autobiographique, mais cela provient d’une fascination que j’ai avec la mémoire du corps», explique l’auteure.

«Comment peut-on renaître d’un événement traumatisant? Je tente de voir si on peut intégrer de l’humour dans le tragique. À travers Peau, on peut voir que les blessures peuvent prendre une autre forme.»

Peau est sa deuxième pièce de théâtre, après Coffre-fort. Il s’agit d’une production de «She Said Films», fondée en 2008 par Marie-Claire Marcotte et Rebecca Davey, la metteure en scène.

La rédaction de la pièce (2012-2015) a été marquée par des phases d’écriture plus intense que d’autres. Si elle l’a écrite toute seule, elle rappelle que sa pièce est également le fruit d’une collaboration avec plusieurs collègues du théâtre francophone à travers tout le Canada.

Cette jeune artiste favorise particulièrement le changement de registre à travers ses pièces.

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«Ma première pièce était du comique pur. Celle-ci touche beaucoup plus que dans le tragique, même si ce n’est pas un drame, car on utilise des marionnettes. J’aime le contraste avec quelque chose qui est triste et auquel on peut apporter de l’humour».

Pour elle, ces trois jours de représentation de Peau servent à tester l’opinion du public. «Étant donné que c’est une nouvelle création, je peux la changer et la reprendre l’année prochaine», explique-t-elle.

Marie-Claire Marcotte est en train d’écrire une pièce intitulée Flufh, dont certains extraits ont été lus au Festival zones théâtrales à Ottawa cette année.

Suivant la production de Peau, Marie-Claire Marcotte et Rebecca Davey assisteront au Festival de Cannes où leur court-métrage Wet Blanket sera présenté.

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