Donner la voix aux rescapés du génocide au Rwanda

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Réunion de lancement d'IGICUMBI «la voix des rescapés du génocide contre les Tutsi».
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Publié 25/04/2023 par Maxime Cormier

En avril, le Rwanda commémore le début du génocide de 1994, mené par des éléments de la majorité Hutu contre la minorité Tutsi, qui a coûté la vie à 800 000 personnes en seulement 100 jours.

Cette année marque la 29e commémoration du génocide, un moment de souvenir et de réflexion pour le peuple rwandais. Plusieurs associations de Rwandais – pas toutes sur la même longueur d’ondes – et plusieurs responsables politiques canadiens se manifestent à cette occasion.

Une importante diaspora

La diaspora rwandaise est présente dans le monde entier, avec des membres établis en Belgique, en Allemagne, en Norvège, au Canada, aux États-Unis et dans de nombreux autres pays.

Avec des associations comme la Rwandan Community of Canada basée à Toronto et présidée par Théophile Rwigimba.

Selon les chiffres du dernier recensement canadien, il y aurait près de 8000 personnes d’origine rwandaise au Canada. Toutefois, ces chiffres doivent être nuancés, car ils ne tiennent pas compte des enfants, nés au Canada, de ces Canadiens d’origine rwandaise. Théophile Rwigimba, avance «plus de 3000 en Ontario».

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Cette association se veut «apolitique». Elle promeut la communauté rwandaise, la coopération canado-rwandaise dans les domaines de la culture, de la recherche scientifique et de la technologie.

Cérémonie à Queen’s Park

Théophile Rwigimba participait récemment à une rencontre à l’Assemblé législative de l’Ontario, avec l’ambassadeur du Rwanda au Canada, Prosper Higiro, pour commémorer le génocide de 1994.

Florence Ngenzebuhoro, la PDG du Centre francophone du Grand Toronto, y était également invitée.  Dans son site web personnel, on lit qu’en 1994, «Florence a décidé de fuir son Burundi natal après avoir entendu des coups de feu dans le hall de l’hôpital où elle donnait naissance à son deuxième fils». Le génocide rwandais a en effet débordé dans les pays voisins: Burundi, Congo et Ouganda.

Rwanda
Un tweet de Florence Ngenzebuhoro le 18 avril.

Un Rwandais à Terre-Neuve

De son côté, l’association internationale IGICUMBI a rendu hommage aux victimes au moyen d’une vidéo diffusée le 7 avril.

Créée en août 2021 par le professeur Philippe Basabose, de l’Université Memorial à Terre-Neuve-et-Labrador, l’association se donne pour défi d’apporter un soutien et une voix au rescapé du dernier génocide du XXe siècle.

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Philippe Basabose est lui-même un rescapé Tutsi du génocide de 1994. Après avoir fui son pays en 1994, il s’est installé en Ontario en 1999, puis est parti enseigner à Terre-Neuve, à l’Université Mémorial, où il est chef du département des langues modernes, littérature et culture.

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Philippe Basabose, président de l’association IGICUMBI. Photo: courtoisie

Ce mot IGICUMBI se traduit du Kinyarwanda par «hospitalité» ou «maison». L’association rassemble entre entre 250 et 300 sympathisants, ainsi que des membres au quatre coins du monde via des directs sur YouTube.

L’association estime que les rescapés du génocide sont souvent instrumentalisés aujourd’hui par le gouvernement rwandais. Le président Paul Kagame est au pouvoir dans ce pays depuis mars 2000, et il se prépare en 2024 à briguer un autre mandat de cinq ans.

IGICUMBI se dit aussi «apolitique» et avoir pour objectif  «d’unifier le peuple rwandais tout en préservant le devoir de mémoire». Mais Philippe Basabose revendique «un regard critique et objectif sur l’histoire, pour en sortir de façon humaine plutôt que de se servir de l’histoire pour causer d’autres maux».

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