D’un bout à l’autre du pays, les conseils scolaires francophones doivent continuellement rappeler aux gouvernements leurs obligations constitutionnelles. Si, théoriquement, les pouvoirs sont clairement entre les mains des communautés, dans les faits, les moyens manquent pour s’en emparer totalement.
«Les provinces et les territoires ne sont jamais ouverts à accorder plus de pouvoirs aux conseils scolaires en situation minoritaire sans y être forcés», regrette Daniel Bourgeois, chercheur associé de l’Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques (ICRML), auteur d’un récent rapport qui porte sur le sujet.
Allers-retours
Pour «gérer pleinement» l’admission des élèves, les infrastructures, le financement, les programmes ou les ressources humaines, ce sont des allers-retours fréquents devant les tribunaux, déplore de son côté le président de la Fédération nationale des conseils scolaires francophones (FNCSF), Simon Cloutier.
Il évoque des contentieux qui peuvent aller jusqu’en Cour suprême, durer plus de 20 ans et couter des «sommes astronomiques» en frais juridiques.
La jurisprudence relative à l’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés garantit pourtant la pleine gestion des conseils scolaires en situation minoritaire.