Didier Leclair se dit «écrivain de la marge»

Didier Leclair à la bibliothèque de Toronto le 18 septembre.
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Publié 20/09/2017 par Paul-François Sylvestre

Selon le romancier torontois Didier Leclair, «la littérature franco-ontarienne peut parfois paraître comme inexistante ou mourante». En raison de son faible poids démographique, les francophones de l’Ontario évoluent presque toujours dans un espace clos, avec peu de visibilité pour leurs œuvres littéraires.

Lundi dernier, dans le cadre de la série «Les artistes franco-ontariens et le 150e anniversaire de la Confédération canadienne», la Bibliothèque de référence de Toronto a accueilli Didier Leclair, qui a discuté des défis qui se posent à tout Canadien qui décide d’écrire en français hors Québec.

L’auteur de Toronto, je t’aime (Prix Trillium 2000) a d’abord retracé l’émergence d’une littérature franco-ontarienne différente des lettres canadiennes-françaises. Selon lui, la fondation des Éditions Prise de parole à Sudbury, en 1973, a marqué un point tournant, une revendication collective.

Lorsque Leclair a soumis son premier manuscrit, il s’est d’abord adressé à une maison d’édition en France, puis au Québec et finalement en Ontario, à Ottawa, où il fut accueilli à bras ouverts. Ses huit romans ont tous paru chez des éditeurs franco-ontariens.

Cela ne fait pas de Leclair un porte-étendard du flambeau franco-ontarien. Il croit qu’un écrivain a d’abord une voix individuelle, une voix unique. Il est un artiste ontarien «tout court», un artiste canadien «tout court».

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Dans son plus récent roman, Le bonheur est un parfum sans nom, le personnage principal est un écrivain torontois, et ce n’est que dans le dernier quart du livre que le lecteur apprend que le protagoniste écrit en français. Son appartenance linguistique est présente mais pas omniprésente.

L’échange avec le public a permis de souligner, entre autres, que les médias anglophones (et aussi francophones) demeurent peu ouverts à un livre écrit en français en Ontario. Ce n’est que cette année que Word on the Street a accueilli un volet francophone.

Leclair déplore que peu d’écrivains franco-ontariens soient traduits en anglais. Il a été finaliste du Prix littéraire du Gouverneur général en 2004, puis finaliste du Prix Trillium en 2011 et 2016, mais cela ne lui a pas ouvert les portes d’un éditeur anglo-canadien. «L’important, c’est de continuer à écrire, à prendre sa voix individuelle.»

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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