Deux séries et trois films sur Netflix, Prime, Kanopy, MUBI…

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Nawell Madani dans la série française Jusqu'ici tout va bien, sur Netflix.
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Publié 03/05/2023 par Festival Cinéfranco

Périodiquement dans l-express.ca, l’équipe de Cinéfranco, le festival torontois du film francophone, partage avec vous des suggestions de films ou de séries sur les plateformes Netflix, Apple, Amazon, Crave, HBO, Disney et d’autres.

Voici deux séries et trois films disponibles ce mois-ci.

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La série Jusqu’ici tout va bien, réalisée par Nawell Madani, sur Netflix.

JUSQU’ICI TOUT VA BIEN

Fara est l’aînée de la fratrie composée de Souhila, Yasmina et Selim, famille d’origine maghrébine vivant dans la jungle de ciment d’une banlieue parisienne. Déterminée à vaincre tous les préjugés d’une chaîne d’info en continu, Fara rêve de devenir présentatrice du journal de 13h.

«Jusqu’ici tout va bien» (titre tiré du film La Haine) lorsque son frère lui demande de l’aider à cacher son véhicule sans lui donner d’explication…

Fara et ses soeurs vont alors brûler la camionnette en toute bonne foi, sans se douter qu’elle contient une grande quantité de drogue.

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Commencent alors de folles aventures pour sauver des vies. Celle de Selim recherché par le redoutable Oumar et sa clique de bandits, dont Mayo et Ketchup. Celle d’Oumar recherché par Samuel le policier des stups. Celle de Fara et de ses soeurs…

Chacun des 8 épisodes d’environ 33 minutes est ponctué d’un drame qui nous force à un visionnage en rafale.

Nawell Madani, humoriste belge, est la scénariste, productrice, réalisatrice et actrice. Elle en profite pour tout nous balancer à la figure: la dureté de la vie en banlieue avec drogue, violence, lutte sociale; les déboires des femmes musulmanes d’origine maghrébine; la tyrannie et la solidarité des familles algériennes…

Certains apprécieront les dénonciations de Nawell Madani, mais d’autres lui reprocheront la multitude de clichés liés à la drogue, à l’islamisme…

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Malgré une réception houleuse, la série se place en 7e position des séries les plus regardées dans le monde. Belle distribution de rôles!

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La mini-série Mon ange, créé par Negar Djavadi et réalisé par Arnauld Mercadier, sur Acorn TV avec Prime Video.

MON ANGE

Suzanne Brunet, infirmière itinérante, n’accepte pas la disparition de sa fille Julie Castro il y a 8 ans. Lors d’une de ses visites, elle voit une photo de sa fille prise lors d’une manifestation dans un village. Allumée par cette découverte, Suzanne y fonce avec son chien.

Elle atterrit dans un monde plein de secrets et d’hostilité. À tel point que, lorsqu’elle entre au café du coin, une atmosphère de western s’installe.

La chef opératrice, Kika Ungaro, raconte: «Et c’est vrai que si nous étions aux États-Unis, Suzanne rentrerait dans un saloon, toutes les têtes se retourneraient, il y aurait un coup d’harmonica, du Ennio Morricone, et elle sentirait qu’il faut qu’elle se barre, car les choses vont mal se passer.»

Cette mini-série en 4 épisodes tient en haleine par ses rebondissements et par l’intensité de l’enquête.

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Suzanne, magistralement incarnée par Muriel Robin, livre un combat acharné pour résoudre le mystère de la disparition de sa fille morte ou vivante. En mère poignante, alcoolique, faible et forte, elle est entourée de superbes acteurs comme Patrick Chesnais (inspecteur de police, père de Gaby).

Gaby Varan (Marilou Berry) l’inspectrice de police, talonne Suzanne avec une énergie belliqueuse. Son enquête évolue comme on arrache les feuilles d’un artichaut pour arriver au coeur de la lutte des frères Mojean.

Un drame policier accrocheur.

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Le film Les cinq diables, réalisé par Léa Mysius, sur MUBI/Cinéfranco.

LES CINQ DIABLES

«Je voulais des paysages qui soient à la fois grandioses et à la fois étouffants et une atmosphère bizarre» (…) Le mélange entre le spectaculaire, le genre, le fantastique, le divertissement et le mystère était mon ultime but»… Mission accomplie, Léa Mysius!

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Vicky, métisse de 10 ans, idolâtre sa mère Joanne, gymnaste et maître-nageuse. Elle la suit comme un petit chien… Et ce n’est pas peu dire, car Vicky possède un don olfactif hors du commun, que sa mère découvre sans se douter que Vicky reproduit son odeur dans des bocaux.

Une visite inattendue vient perturber l’intimité fille-mère. Julia, la soeur de Jimmy, le père de Vicky, vient s’installer dans la maison familiale.

Le couple Joanne-Jimmy est figé comme le montre une photo de mariage en apparence heureux. Mais Vicky se sent menacée par Julia.

Elle arrive à reproduire son odeur qui, lorsqu’elle la sent, la projette dans le passé de Julia et de sa mère découvrant ainsi secrets, mensonges, amour, vérité sur sa naissance….

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L’intrigue inquiétante par moments, déchirante à d’autres, s’achemine sûrement vers une escalade de situations intenses très émouvantes.

Le jeu des acteurs est envoûtant. Avec Adèle Exarchopoulos pleine de fougue et de passion. Moustapha Mbengue, impassible peut-être, mais si touchant. La jeune Sally Dramé, magnétique. Et la bouleversante Swala Emati, dans l’étau des préjugés.

Les genres se confondent entre le fantastique, le drame familial, le film de moeurs d’un village alpin raciste et homophobe… Mais comment diable réussir un film sur les odeurs? Un pari audacieux!

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Le documentaire Maison du bonheur, réalisé par Sofia Bohdanowicz, sur Kanopy avec la carte d’une bibliothèque municipale ou sur The Criterion Channel.

MAISON DU BONHEUR

Sofia se prépare à vivre un mois à Paris chez Juliane Sellam qui vit dans un appartement haussmannien à Montmartre depuis 50 ans. Tourner un film avec cette inconnue, apprendre à mieux la connaître dans sa vie et « créer de nouvelles mémoires» chassant ainsi ses mauvaises expériences passées en France, voilà ses intentions.

En trente vignettes entrecoupées d’un écran noir, Juliane se révèle dans toute sa coquetterie, son humour, sa sagesse, sa poésie, son romantisme, sa truculence.

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Subrepticement, Juliane nous apprend la vie. «Avec les fleurs, il faut beaucoup de patience comme avec les hommes.» Elle pétrit le pain du shabbat «pour garder les souvenirs d’enfance et les souvenirs de la famille».

La dégustation du merveilleux (pâtisserie), l’appréciation des fromages ou encore des terrines chez Claude et Pierre, celle des vins et du café sont délicieuses à regarder. L’esthétique est enchanteresse: belles robes, chaussures colorées, plans fixes comme des tableaux de nature morte.

Sa rencontre avec l’astrologue de De Gaulle qui l’a initiée à l’astrologie reste fascinante et touchante.

En 2018, deux grands prix, celui de Meilleure réalisatrice et celui du Meilleur Film canadien, à Vancouver et Toronto, récompensent ce «film (…) sucré et léger comme une-bonne-pâtisserie qui nous présente un portrait des plus réjouissants d’une septuagénaire» (Tënk).

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On ne veut pas que le documentaire s’arrête, car on voudrait rester avec Juliane, passer plus de temps avec cette nouvelle amie si lumineuse dans le giron de sa tendresse et de sa joie de vivre.

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Le film Sans répit, réalisé par Régis Blondeau, sur Netflix.

SANS RÉPIT

Ce polar d’action porte bien son titre. Un abattage sans trêve!

Le lieutenant Thomas Blin quitte l’hôpital où sa mère doit être mise en bière. C’est un enquêteur sulfureux lui-même corrompu, anxieux de se rendre à son commissariat de police pour s’assurer que la brigade des stups ne fouille pas dans ses affaires.

Le lieutenant roule à toute vitesse. Il évite de justesse un chien, mais il frappe de plein fouet un homme qu’il tue et engouffre dans le coffre de sa voiture. Comment se débarrasser de ce corps sans se faire prendre?

Et, malheur, qui lui fait du chantage lorsqu’il pense avoir réussi à berner tout le monde?

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Le parcours de Thomas Blin est une descente aux enfers truffée de rebondissements incroyables et captivants. Les scènes d’action s’avèrent bien orchestrées, violentes certes, mais efficaces pour intensifier le suspense et la tension.

Sans répit, le remake du polar d’action sud-coréen réalisé par Kim Seong-Hun A Hard Day, sorti en 2014, souffre injustement d’une comparaison quasi constante avec l’original.

Blondeau, dont c’est le premier long métrage, réussit son coup. Aussi étonnant que cela puisse paraître, il vient de l’univers de la comédie (Gaston Lagaffe, Les Profs) dont il était directeur de la photographie.

Franck Gastambide surprend également par son interprétation solide d’anti-héros englouti dans une mélasse de situations haletantes face à son méchant adversaire incarné par un acteur qui fait peur, «mélange de salopard sadique et de ripou insensible» (Les Chroniques du Cliffhanger).

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Palpitant et jouissif!

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