Deux expositions originales au Musée des Beaux-Arts du Canada

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Publié 22/11/2011 par Gabriel Racle

Le Musée des beaux-arts du Canada à Ottawa présente deux expositions, à l’opposé l’une de l’autre, ce qui est intéressant pour qui aime les contrastes. Une exposition relève autant de la peinture que de la photographie, avec l’appui de l’informatique, alors que l’autre tourne une page de l’histoire du classicisme.


L’exposition David Askevold


Elle s’intitule: David Askevold. Il était une fois dans l’Est. Cette composante du titre, celui d’un élément de ses œuvres, rappelle aussi que David Askevold (1940-2008), bien qu’il soit né et ait grandi aux États-Unis, a passé la plus grande partie de sa carrière en Nouvelle-Écosse.


C’est un artiste avant-gardiste de l’art conceptuel. Branche de l’art contemporain, l’art conceptuel se définit par le concept d’art, une notion abstraite en un sens que les artistes de ce mouvement rendent concrète, non par une recherche de l’esthétique de leurs représentations, mais par une exploration de l’art pour l’art. Dans l’art, ce qui est réel c’est l’art.


Askevold joue avec toutes les composantes visuelles à sa disposition, vidéo, photographie, peinture, pour produire des œuvres complexes. On le découvre en parcourant l’exposition qui se déroule sur trois salles. Les premières vidéos avant-gardistes, produites par Askevold au début des années 1970, occupent la première salle.


La salle suivante présente Le projet «Nova Scotia», une œuvre à grande échelle du milieu des années 1990. Il s’agit d’une réalisation artistique multidisciplinaire, qui porte sur les ports de la Nouvelle-Écosse, vus selon des perspectives différentes.


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Le projet comporte quatre éléments: Il était une fois dans l’Est, une série de vues aériennes de ports pour petits bateaux prise par le ministère provincial des Pêches et des Océans, The Road Journal, des photographies prises au niveau de la rue à l’entrée des ports, End of the Road Matrix, des photographies de structures, comme des cabanes de pêche, et Don’t Eat Crow– une remise de jardin abritant une installation vidéo.


La troisième salle réunit des pièces plus tardives, principalement photographiques, et son œuvre ultime, une installation vidéo. Le catalogue français de l’exposition (142 p.) est un petit ouvrage utile pour saisir le travail d’Askevold, grâce à ses reproductions en couleur et à ses textes explicatifs. Il offre un excellent rappel des œuvres exposées et permet de mieux les comprendre, tout en laissant le champ libre à l’interprétation artistique que chacun veut leur donner.


Pour l’amour de l’art


L’exposition de ce nom est d’un tout autre genre, puisqu’elle nous ramène vers une époque plus classique. Le sous-titre est en effet: « Artistes et amateurs français à Rome au
XVIIIe siècle ».


C’est une page d’histoire de l’art que détaille cette exposition d’un haut niveau intellectuel, qui fait suite, en quelque sorte, à Nature et Idéal – Le paysage à Rome 1600-1650, que nous avons présenté dans L’Express du 19 avril dernier.


L’exposition montre que l’attrait de Rome se poursuivait toujours au siècle suivant, puisqu’elle est centrée sur les effets de cette «Romamania» sur les peintres et artistes.


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L’exposition regroupe près de 134 œuvres, surtout des dessins, esquisses, estampes et quelques tableaux, comme le paysage d’Hubert Robert qui fait la couverture du catalogue. Ce catalogue de 256 pages est un précieux document, tant par ses très nombreuses illustrations, que par ses textes explicatifs et le classement des travaux des artistes présentés.


On peut ne pas avoir le temps de prendre connaissance de tous les documents artistiques présentés au long du parcours, ni se souvenir des détails intéressants de ces œuvres ou du nom de leurs auteurs. Le catalogue constitue une mémoire de l’exposition, fort utile pour qui veut approfondir cette page d’histoire de l’art. L’exposition Askevold se termine le 8 janvier, l’exposition Pour l’Amour de l’art le 2 janvier 2012. Une grande exposition Van Gogh aura lieu du 25 mai au 3 septembre 2012. Nous la présenterons ultérieurement.

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

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