Deux élections partielles à Toronto: une perdante qui a gagné et un vrai perdant

La cheffe du Parti vert du Canada, Annamie Paul, s'est classée deuxième dans l'élection partielle de Toronto-Centre lundi. Photo: Rebecca Wood
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Publié 27/10/2020 par Bruno Cournoyer Paquin

Annamie Paul, la toute nouvelle cheffe du Parti vert du Canada, s’est présentée dans Toronto-Centre, circonscription où elle n’avait obtenu que 7 % des voix lors de l’élection générale de 2019.

Elle a finalement terminé deuxième derrière la candidate libérale Marci Ien lors de l’élection partielle de ce lundi 26 octobre.

Cette dernière a obtenu 42% des voix dans Toronto-Centre, suivie de la verte Annamie Paul avec 32,7% des suffrages, puis du néodémocrate Brian Chang avec 17%.

Le siège était vacant depuis la démission de Bill Morneau, ancien ministre des Finances, le 17 aout dernier dans la foulée du scandale WE.

Le centre-ville de Toronto. Photo: Patrick Neil, Wikimedia Commons

2e place très honorable

Cette deuxième place devrait être considérée comme une victoire par Annamie Paul, estime la professeure Geneviève Tellier, de l’École d’études politiques de l’Université d’Ottawa.

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Geneviève Tellier

«Je ne suis pas du tout surprise de voir qu’elle a fait ce score-là. À vrai dire, si elle n’avait pas terminé deuxième, là on se poserait des questions. Elle a fait la performance qu’elle devait faire. On ne s’attendait pas à ce qu’elle gagne la circonscription», explique la professeure.

En entrevue avec Francopresse, Annamie Paul indique qu’il n’est pas assuré qu’elle soit la candidate du parti vert dans Toronto-Centre lors des prochaines élections fédérales.

«C’est une discussion entre moi et le reste du leadership du Parti vert. J’avais dit au cours de la course à la chefferie que je serais prête à me présenter où et quand on le décidait collectivement. Donc nous allons avoir des discussions dans les prochains jours», explique la cheffe des Verts.

Justin Trudeau
Le premier ministre Justin Trudeau.

Compétion à gauche

Pour Geneviève Tellier, il faut prendre note que le Parti vert a devancé le NPD dans cette élection: «Ça semble dire que le Parti vert est un parti de gauche important. Donc ce n’est plus le NPD qui a le monopole de la gauche sur la scène fédérale.»

Annamie Paul croit que cette seconde place obtenue par le Parti vert lors de cette élection partielle augure bien pour lui pour la prochaine élection fédérale.

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«Toronto-Centre est un château fort du Parti libéral et une circonscription où le NPD reçoit normalement au moins 25% des votes», a commenté Mme Paul. «Si nous avons été capables en trois semaines d’y passer jusqu’à la deuxième place et de recevoir jusqu’à 25% plus de votes […] ça, c’est incroyable. Ça veut dire que nous sommes compétitifs et que les gens sont finalement prêts à voter pour le Parti vert!»

Les Conservateurs chauffent les Libéraux

Il y avait aussi une élection partielle dans York-Centre, où la course a été âpre entre la Libérale Ya’ara Sacks et le Conservateur Julius Tiangson.

Le chef du Parti conservateur du Canada, Erin O’Toole.

La candidate libérale l’a emporté avec 45,7% des voix, alors que son rival conservateur l’a talonnée avec 41,8% des suffrages. La circonscription a envoyé des députés libéraux à Ottawa lors des deux dernières élections générales.

Pour Geneviève Tellier, ces résultats devraient inquiéter les Libéraux, car ils indiquent que les Conservateurs peuvent être compétitifs même dans des régions comme Toronto, qui semblaient pourtant acquises aux Libéraux.

Le chef du Parti populaire du Canada, Maxime Bernier, en campagne à Toronto (ici avec son candidat dans Toronto-Centre). Photo: PCC.

Mad Max encore dernier

Le chef du Parti populaire du Canada, Maxime Bernier, se présentait aussi dans York-Centre. Il n’a pas réussi à faire mieux que 3,6 % des voix. Un résultat dans la continuité de ce qu’il a obtenu lors de la dernière élection générale, observe Geneviève Tellier.

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«J’ai l’impression que le parti de M. Bernier ne prendra pas. Les gens ne sont pas intéressés par ce genre de proposition là, et vont davantage aller chez le Parti conservateur que chez M. Bernier», conclut la politologue.

Auteur

  • Bruno Cournoyer Paquin

    Journaliste à Francopresse, le média d’information numérique au service des identités multiples de la francophonie canadienne, qui gère son propre réseau de journalistes et travaille de concert avec le réseau de l'Association de la presse francophone.

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