Des bourses Ricard pour poursuivre des études en français

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Charlène Golsteyn étudie à Paris jusqu’en 2024. Elle est l'une des 23 boursières 2022 de la Fondation Baxter & Alma Ricard. Photo: courtoisie
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Publié 17/07/2022 par Marine Ernoult

Depuis 1999, la Fondation Baxter & Alma Ricard accorde des bourses à des étudiants et étudiantes francophones en situation minoritaire au Canada.

Cette année, Emma Dreher et Charlène Golsteyn figurent parmi les 23 nouveaux boursiers. La première partira étudier le Droit à Ottawa, la seconde les Affaires à Paris.

Les deux étudiantes, originaires de l’Ouest du Canada, parlent de leur parcours, de leurs aspirations et de leur engagement pour la francophonie.

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Née en France, Charlène Golsteyn est arrivée en Alberta à l’âge de 7 ans. Photo: courtoisie

Un choix qui se refait chaque jour

«Être francophone en situation minoritaire, c’est un choix qui se refait chaque jour. C’est constamment réaffirmer sa francophonie et son français», déclare Emma Dreher, originaire de Colombie-Britannique.

«C’est une richesse, un cadeau d’une valeur inestimable qui permet de comprendre et d’évoluer dans des mondes très différents», ajoute Charlène Golsteyn, Franco-Albertaine.

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Les deux étudiantes de 22 ans font partie des 23 nouveaux lauréats d’une bourse de la Fondation. Grâce à cette aide financière, Emma Dreher pourra suivre le programme de droit canadien à l’Université d’Ottawa. Tandis que Charlène Golsteyn poursuivra sa double maîtrise en administration des affaires à HEC Paris et Sciences Po Paris.

«J’ai choisi de faire du droit pour aider les francophones partout au pays, pour avoir un impact réel sur la société en travaillant pour le gouvernement fédéral ou des organismes internationaux comme l’Organisation des Nations unies», explique Emma Dreher.

Charlène Golsteyn, elle, aimerait plutôt un jour «changer les choses, promouvoir l’entrepreneuriat et la créativité francophone au Canada et en France».

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Emma Dreher, originaire de Colombie-Britannique, suivra le programme de droit canadien à l’Université d’Ottawa. Photo: Gaëtan Nerincx

«J’avais peur de perdre mon identité» 

Emma Dreher a grandi à Prince George, une ville au nord de la Colombie-Britannique, au sein d’une communauté francophone «ultra-minoritaire».

Quand elle était petite, le français était la «langue secrète et intime» de la maison, celle qu’elle partageait avec sa mère. «Ça lui a pris de gros efforts de continuer à vivre en français, de préserver sa langue pour me la transmettre», dit-elle, admirative.

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Pour sa part, Charlène Golsteyn découvre la francophonie en milieu minoritaire à 7 ans. Sa mère, Française, et son père, Canadien, décident de quitter la France pour s’installer en Alberta, à Lethbridge.

«Plus jeune, j’avais peur de perdre mon identité, mon côté francophone. Chaque été, quand on rentrait en France, on remplissait nos valises de romans», se souvient-elle.

Tutorat et bénévolat

Les deux jeunes femmes poursuivent leur scolarité en français et commencent à s’impliquer à l’adolescence au sein de leur communauté francophone.

En Alberta, Charlène Golsteyn offre notamment du tutorat en français. Et en Colombie-Britannique, Emma Dreher devient bénévole au sein du Conseil jeunesse francophone de la province.

«On doit travailler fort pour offrir des services en français aux jeunes francophones en situation minoritaire, car la réalité c’est qu’ils ont moins d’accès ou aucun accès à certaines opportunités que les jeunes anglophones tiennent pour acquises», déplore la Britanno-Colombienne.

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Charlène Golsteyn, Franco-Albertaine, fait une double maîtrise en administration des affaires à Sciences Po Paris et HEC Paris. Photo: courtoisie

Aimer la langue pour «ses aspects sociaux et culturels»

Son diplôme du secondaire en poche, Emma Dreher choisit de poursuivre des études postsecondaires en français. Elle prend le chemin de l’Université Simon-Fraser à Vancouver, où elle obtient un baccalauréat en affaires internationales.

Charlène Golsteyn se rend elle aussi dans la province du Pacifique, mais pour étudier en anglais à l’Université de la Colombie-Britannique. Elle y décroche un baccalauréat en commerce.

Attachée à ses racines françaises, elle fait également un échange de six mois à Sciences Po Paris, une expérience qu’elle renouvelle actuellement pour la double maîtrise à laquelle elle travaille.

Emma Dreher et Charlène Golsteyn n’ont jamais cessé de s’investir pour que d’autres jeunes développent des liens profonds avec le français. «Il faut que la nouvelle génération aime la langue pour ses aspects sociaux et culturels, et pas seulement pour son côté académique», plaide Emma Dreher, qui a eu la chance de participer au Parlement jeunesse francophone de la Colombie-Britannique à 14 ans.

«C’était le fun! J’ai pu rencontrer d’autres Franco-Canadiens, et j’ai compris que la langue créait des liens et de beaux moments, que je pouvais m’amuser en français», raconte-t-elle. Ce «déclic», elle aimerait que tous les jeunes puissent le vivre.

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Pour Charlène Golsteyn, «c’est l’avenir de la francophonie en milieu minoritaire qui est en jeu. On a besoin de jeunes qui mettent leur langue en avant, donnent de la voix et ne se cachent pas».

Les boursiers 2022 de la Fondation Baxter & Alma Ricard

Cette année, les 23 étudiants et étudiantes francophones, boursiers de la Fondation Baxter & Alma Ricard, sont :

Ali Ahmed, Edmonton, AB, Médecine (MD), Université d’Ottawa.

Chelsie Baizana, Sudbury, ON, Médecine (MD), École de médecine du Nord de l’Ontario.

Justen Choueiry, Ottawa, ON, Médecine (MD), Université d’Ottawa.

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Vivianne Claude, Casselman, ON, Criminologie (M.A.), Université d’Ottawa.

Sophie Collins, Edmonton, AB, Médecine de réhabilitation (Ph.D.), Université de l’Alberta.

Mélodie Cyr, Sudbury, ON, Génie et physique médicales (Ph.D.), Université McGill.

Annie Desjardins, Moncton, NB, Communications (Ph.D.), Université du Québec à Trois-Rivières.

Catherine Despatie, Ottawa, ON, Affaires mondiales (M.A.), Université de Toronto.

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Emma Dreher, Prince-George, CB, Droit (LL.B./ J.D.), Université d’Ottawa.

Emmanuelle Faucher, Barrie, ON, Administration des Arts et Politique culturelle (M.A.), Goldsmiths, University of London.

Yannick Galipeau, L’Orignal, ON, Microbiologie Immunologie (Ph.D.), Université d’Ottawa.

Sydney Girard, Sudbury, ON, Sciences sociales (DSocSci), Royal Roads University.

Charlène Golsteyn, Lethbridge, AB, Administration des affaires (MBA), HEC Paris / Sciences Po Paris.

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Elphase Izibose, Ottawa, ON, Droit (LL.B./ J.D.), Université d’Ottawa.

Martin Kreiner, Edmonton, AB, Droit (LL.B./ J.D.), Université d’Ottawa.

Sébastien Labelle, Timmins, ON, Médecine (MD), EMNO.

Sophie Lamoureux, Sudbury, ON, Médecine (MD), EMNO.

André Marchildon, Winnipeg, MB, Génie aérospatial (Ph.D.), Université de Toronto.

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Taylor McGaughey, Sudbury, ON, Médecine (MD), EMNO.

Jarrad Perron, Winnipeg, MB, Génie biomédical (M.D./Ph.D.), Université de Winnipeg.

Pascale Rioux, Moncton, NB, Droit (LL.M.), Université d’Ottawa.

Ken-Loïc Shyaka, Ottawa, ON, Droit (LL.B./J.D.), Université McGill.

Jacqueline Sirois, Saskatoon, SK, Droit (LL.B./J.D.), Université McGill.

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