Dès les premières pages du roman Bain de sang, de Jean-Jacques Pelletier, le lecteur voit une baignoire dans une vitrine, pleine de sang dans lequel baigne un cadavre, d’où le titre.
L’enquête est confiée au sergent-détective Henri Dufaux, du Service de Police de la Ville de Montréal, qui peut aisément débusquer le mensonge, mais son vrai défi consiste à «découvrir comment la vérité ment».
Le sang dans la baignoire provient de plusieurs hommes: un agent du Service canadien des renseignements secrets, un mafieux, un motard, un militaire, un designer, un financier… Et il y a plein de disparus, dont un ministre québécois friand de galipettes en Thaïlande.
L’équipe de Dufaux entreprend une sorte de chasse au trésor qui consiste à trouver des corps, des têtes et des organes manquants. Les articles dans la presse écrite sont coiffés de titres où abondent les mots «boucherie… tueur sanguinaire… bain de sang… corps massacrés… baignoire sanguinaire…trafic monstrueux…»
L’auteur multiplie les pistes et les journalistes s’en donnent à cœur joie. Ils parlent d’un règlement de compte au sein du crime organisé, d’un tueur fou, d’une guerre de gangs ou d’un tueur de machos. Il est même question de «féministes extrémistes qui sous-traitent des contrats d’homicide et de torture à un groupe mafieux des pays de l’Est».