Déconstruire le racisme: deux conseils scolaires ont maintenant des commissaires en équité

L'humanité: 50 nuances de brun.
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Publié 18/03/2021 par André Magny

Le Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario (CEPEO) a été le premier conseil scolaire franco-ontarien à nommer un commissaire en matière d’équité et de droits de la personne en décembre dernier.

Il vient d’être imité par le Conseil scolaire public du Grand Nord de l’Ontario (CSPGNO). Adolphine Mukamanzi occupera dorénavant le poste d’agente en équité. Un travail à la fois exigeant, mais hautement nécessaire l’attend.

Adolphine Mukamanzi était auparavant au Conseil scolaire catholique MonAvenir.

Évolution

Non seulement 2020 aura été marqué par la covid, mais également par un autre virus tout aussi insidieux, le racisme. Nombre d’écoles se sont senties interpelées par des événements survenus non seulement aux États-Unis (George Floyd), mais aussi au Canada (Joyce Echaquan).

Le directeur de l’éducation au CSPGNO, Marc Gauthier, estime que ce dossier «a beaucoup évolué depuis les derniers mois».

Dans la foulée de la création d’un poste d’agente en équité, diversité et inclusion, le Conseil a aussi établi «un plan afin de contrer le racisme systémique. Le plan se veut un document vivant et évolutif», affirme-t-il.

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État des lieux

Adolphine Mukamanzi explique que le plan s’articule notamment autour de six axes. On retrouve, entre autres, la collecte de données pour mesurer l’état de la situation afin notamment d’avoir des statistiques concernant la clientèle visée.

L’ancienne agente de liaison communautaire au sein du Conseil scolaire catholique MonAvenir explique que le plan mesurera également les besoins des groupes marginalisés pour mettre en place des actions concrètes.

Formation

Évidemment, l’un des axes retenus portera également sur la formation du personnel et de l’équipe de leadership, à savoir les directions d’écoles, les surintendants ou encore les directeurs pédagogiques.

«C’est à partir de septembre qu’on va former les enseignants, ainsi que les élèves», ajoute Mme Mukamanzi.

Cette formation du personnel, on la retrouve aussi du côté du CEPEO. Avec la récente nomination de Yves-Gérard Méhou-Loko au poste de commissaire en équité et droits de la personne, le président du CEPEO, Denis M. Chartrand, souhaite que son conseil scolaire «prenne action dans l’amélioration de ses processus et de ses relations» avec l’ensemble de sa communauté, sans exclure qui que ce soit.

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Pour cela, il faudra «une approche d’équité, d’anti-oppression et de respect des droits de la personne, en plus de sensibiliser et former ses employés et autres parties prenantes».

Yves-Gérard Méhou Loko a été animateur de radio et enquêteur au Commissariat aux services en français.

Aider les familles immigrantes

En partenariat avec le Conseil du NouvelOn et le Centre de santé communautaire du Grand Sudbury, le CSPGNO participe aussi à un projet qui a permis l’embauche d’un travailleur d’établissement dans les écoles (TÉÉ) afin d’aider les familles issues de l’immigration.

À l’occasion, Marc Gauthier explique que le Conseil scolaire «implique les forces policières et les travailleuses sociales» pour gérer certains différends qui peuvent survenir sur le terrain des écoles.

De plus, la nouvelle agente mentionne que des collaborations avec le Centre ontarien de prévention des agressions (COPA) et la Ligue des droits et libertés seront précieuses.

Atelier sur le racisme

À peine entrée en fonction depuis un peu plus d’un mois, Mme Mukamanzi a déjà conclu une entente avec le Mouvement ontarien des femmes immigrantes francophones (MOFIF). Sa directrice générale, Carline Zamar, a confirmé que le dynamique organisme torontois donnera «un atelier en avril dont le thème est racisme et santé mentale».

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D’après celle-ci, la nouvelle agente en équité, diversité et inclusion devrait aider le CSPGNO «à mettre en place des procédures et encourager des formations qui favorisent le changement systémique».

Carline Zamar, du MOFIF.

Contre toutes les discriminations

Décidée à collaborer avec d’autres conseils scolaires sur la question du racisme, Adolphine Mukamanzi précise que son mandat va aussi au-delà de cette importante question.

En fait, elle va s’occuper de tout ce qui touche les combats visant à la discrimination, qu’elle soit basée sur la race, la religion, le sexe, l’orientation sexuelle ou le statut socio-économique.

«Ce sera aussi de s’assurer que tout le monde prend sa place, que les différents groupes marginalisés se sentent inclus et s’épanouissent. Nous voulons voir tous nos élèves atteindre leur plein potentiel dans un climat agréable», de conclure la nouvelle citoyenne de Sudbury.

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