L’épouse du ministre des Finances de la France reconnaît qu’une force s’empare d’elle lorsqu’elle s’empare d’un objet sans le payer. Valentine de Lestrange ne vole pas, le verbe est mal choisi. Elle détourne, soustrait, subtilise, «fait disparaître»…
Ce personnage est disséqué par la romancière Florence Noiville dans Confession d’une cleptomane.
Une pulsion
Les petits vols discrets et subtils de Valentine l’amusent, l’excitent. Elle en a réellement besoin. Il s’agit d’une pulsion qui vient de Dieu sait où, mais qui lance un défi. Dans sa famille, on souffre de cleptomanie depuis trois générations; sa mère et sa grand-mère jouissaient de cette «souffrance».
Très souvent, les cleptomanes s’emparent de choses inutiles, parfois dérisoires. Valentine a plus que les moyens de payer ce qu’elle fait disparaître.
Elle s’amuse à faire des jeux de mots: robes dérobées, jupe déjupée. Quand son mari lui offre un élégant parfum Shalimar, Valentine est presque contrariée: «un Shalimar volé, quel arôme!» Elle trouve formidable de faire des cadeaux qui ne coûtent rien.