Conte «excrément» fort de Boucar Diouf sur les hippopotames

Boucar Diouf, Le Bourlingueur de Matungoua
Boucar Diouf, Le Bourlingueur de Matungoua, conte illustré par François Thisdale, Montréal, Éditions La Presse, 2022, 56 pages, 26,95 $.
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Publié 24/09/2022 par Paul-François Sylvestre

L’humoriste Boucar Diouf est d’abord un biologiste et océanographe. Son savoir scientifique pimente ses livres remplis de magie et de tendresse. Son tout dernier album intitulé Le Bourlingueur de Matungoua est un bel exemple d’un croisement entre ludique et éducatif. En vedette: les hippopotames.

Inspiré par sa fille Joellie qui, à l’âge de 7 ans, lui avait commandé un conte ayant pour protagonistes deux sympathiques hippopotames, Boucar Diouf propose un récit où on retrouve plusieurs des thèmes qui lui sont chers: respect de la nature, famille et amitié, transmission du savoir, biologie.

Les hippopotames proches des baleines

Le bourlingueur est un garçon de douze ans, prénommé Zinalé, qui se rend chaque jour sur les berges du fleuve Rigaloua, à Matungoua, pour admirer des hippopotames.

Ces «imposants et rigolos quadrupèdes» deviennent non seulement des copains, mais également des instructeurs au sujet d’une famille de mammifères génétiquement proches des baleines.

Chaos au centre-ville

Un jour, deux jeunes hippos quittent la sécurité du fleuve et de leur famille pour se retrouver en plein centre-ville de Matungoua. Complètement désorientés et paniqués, Tam-Tam et Hippolyte foncent dans les murs des commerces et causent un véritable chaos.

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Juste comme Zinalé arrivent sur place, le maire de la ville. M. Matombo, ordonne aux policiers d’abattre les deux bêtes. Le Bourlingueur implore le maire de lui donner trente minutes pour les conduire «sains et saufs au fleuve Rigaloua où ils retrouveront les autres membres de leur famille».

Je ne dévoilerai pas la méthode utilisée par Zinalé pour arriver​ à ses fins, mais sachez que c’est «excrément» réussi.

Les hippopotames imitent les hélicoptères

L’album inclut un dossier hippopotamesque qui nous apprend, entre autres, que ces immenses mammifères imitent les hélicoptères quand vient le temps de déféquer. «Ils font tourner leur queue à la façon d’une hélice pour disperser leur caca dans toutes les directions.»

Pour les hippopotames mâles, cette production «héli-caca» sert à séduire la femelle. Leurs excréments dispersés au fond des cours d’eau servent de nourriture aux petits animaux aquatiques. Ils ajoutent des nutriments qui font croître le plancton dont se nourrissent les jeunes poissons.

Connaissez-vous Namedi Nahuyni?

Le dossier fourmille de renseignements techniques, biologiques et écologiques. À titre d’exemples, les hippopotames arrivent «en troisième position de l’animal le plus lourd d’Afrique, derrière l’éléphant et le rhinocéros».

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Malgré un corps massif, ils peuvent atteindre une vitesse de 48 kilomètres à l’heure.

Boucar Diouf, de son vrai nom Namedi Nahuyni, est né le 26 mai 1965 à Fatick au Sénégal.

Il arrive au Québec en 1991 à Rimouski pour y faire des études supérieures à Rimouski, où il enseigne un temps la biologie à l’Université du Québec. On lui doit au moins huit livres, plus la coanimation de diverses émissions de radio et de télévision.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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