Est-ce qu’une enfant du Congo belge, ayant une peau blanche comme celle de ses parents, peut se sentir noire en dedans? Marie-Claude Hansenne répond par l’affirmative dans une autofiction intitulée Vignettes africaines: une enfance en noir et blanc.
En 1865, Léopold II devient roi de la Belgique. Il lui faut une colonie, ce sera le Congo. Dominer pour servir est sa seule excuse de conquête coloniale. Servir l’Afrique consiste à la civiliser, bien entendu.
Swahili et lingala
La narratrice du roman est Mathilde. Née en Belgique, elle suit ses parents au Congo et elle nous raconte son enfance (4 à 6 ans). L’enfant apprend vite à s’exprimer mieux en swahili et lingala qu’en français. « Je souffre très beaucoup de parler en français. »
Mathilde obéit à ses parents… « Juste ce qu’il fallait pour qu’ils me laissent profiter tranquillement de ma liberté. » Elle connaît peu son père et sa mère. Ils ont une peau identique, mais son âme diffère de la leur.
Le Congo belge, empire des voleurs
Le père de Mathilde n’en a que pour son travail, ses voyages, sa brousse, ses indigènes, ses responsabilités professionnelles d’administrateur d’un territoire aussi vaste que la Belgique.