Le Club des éphémères enfin à l’affiche du Théâtre français de Toronto

Le club des éphémères théâtre de Toronto
Dans cette pièce, cinq femmes âgées font du théâtre dans leur maison de retraite. Photo: TfT
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Publié 21/03/2022 par Enora Paniez

Alors qu’elle était programmée en avril 2020 et annulée par la pandémie, la pièce Le Club des éphémères, sur les célèbres quintuplées Dionne, arrive finalement sur la scène du Théâtre français de Toronto (TfT). La comédie dramatique d’Alain Doom, coproduite avec le Théâtre du Nouvel Ontario, sera présente du 30 mars au 9 avril au théâtre Berkeley.

Le jeune metteur en scène franco-ontarien Dillon Orr orchestre ce spectacle à saveur féministe, qui évoque l’éphémère de nos vies avec humour et tendresse.

Le club des éphémères théâtre de Toronto
Le metteur en scène Dillon Orr a reçu le prix Pauline McGibbon Award du Conseil des arts de l’Ontario en 2021.

L’histoire attendrissante de cinq femmes

Dans une maison de retraite de la région du Nippissing, dans le Nord ontarien, cinq femmes âgées qui répètent un spectacle de théâtre au sujet des soeurs Dionne se retrouvent, malgré elles, au cœur d’un documentaire au sujet des éphémères, ces insectes appelés aussi «mouches de mai».

Sous le feu des projecteurs, un lien inattendu entre ces cinq femmes se dessine peu à peu. De terribles secrets, qu’elles n’avaient jamais pensé révéler publiquement, remontent à la surface. Elles se livrent, à cœur ouvert, pour la première et dernière fois de leur existence.

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L’auteur Alain Doom. Photo: Conseil national des arts du Canada

Les quintuplées Dionne vues sous un nouvel angle

«Les 5 femmes répètent un mauvais spectacle sur les jumelles Dionne. Elles font de la chanson et de la poésie», explique Dillon Orr.

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Les cinq filles nées dans les années 1930 étaient un véritable phénomène à l’époque en Ontario. Alors exploitées pour la gloire, très peu connaissent la part sombre de leur histoire.

«Ces dames âgées veulent devenir un phénomène dans leur maison de retraite», explique Dillon Orr. «Comme pour laisser une trace et ne pas être oubliées elles aussi.»

Théâtre-réflexion sur la mémoire collective

Le Club des éphémères veut développer une réflexion profonde sur notre rapport à l’histoire, la fonction et la transmission de la mémoire collective. En montrant l’exploitation des quintuplées Dionne dans l’histoire ontarienne comme une tragédie désormais oubliée.

Le club des éphémères théâtre de Toronto
Les comédiennes Diane Losier, Marie-Hélène Fontaine, Geneviève Langlois, Esther Beauchemin et Hélène Dallaire. Photo: TfT

«Très peu de gens savent ce qui est arrivé réellement aux jumelles Dionne», explique Dillon Orr. «Nous voulons interroger ce non-dit. Et ce que cela dit de nous en tant que société. Pouvons-nous raconter seulement le bon côté des histoires?»

Le metteur en scène veut ainsi remettre en question nos mythes, et raconter ce que l’on ne dit pas.

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Ces personnages féminins sont aussi au cœur de la question des personnes âgées, souvent livrées à elles-mêmes en maison de retraite. La pièce pose la question universelle de la trace qu’on laisse: à la fin, qui se souvient de nous?

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