Les plans de ses films s’attardent longuement sur chaque personnage. Sa caméra prend le temps de les observer, de les révéler, dans la lumière parisienne… ou africaine.
Le cinéma de Claire Denis, réalisatrice française dont le premier film, Chocolat, date de 1988, prend le temps de parler des marginaux. Ces personnes qui semblent décalées par rapport à la société dans laquelle elles vivent. «Les personnages de Claire Denis sont souvent solitaires… et ont du mal à s’intégrer», confirme Brad Deane.
Il est l’organisateur de Objects of Desire: The Cinema of Claire Denis, la rétrospective de l’œuvre de la réalisatrice française à la Cinémathèque du TIFF à Toronto. Du 11 octobre, au 10 novembre, les cinéphiles et les novices pourront (re)découvrir les films de cette Française née en 1948 d’un administrateur colonial et qui a passé son enfance entre le Cameroun, le Burkina Faso et Djibouti.
Aliénation
En ce sens, Claire Denis est elle aussi une marginale. L’acclimatation à la France, quand elle y retourne à l’adolescence, ne se fait pas sans mal.
Dans Les Salauds, son dernier film sorti en 2013, le personnage principal, capitaine de bateau écumant les mers du monde, retourne, lui aussi, d’où il vient, pour y retrouver une famille à la dérive. «C’est un peu un personnage de western, solitaire, à la différence que celui-ci est comme invisible», nous éclaire Brad Deane.