Céline Koné, cheffe de la conversion des terrains chez MLSE

Une femme et une étrangère: difficile à accepter au début

Céline travaille dans le département de la conversion à l'aréna Scotiabank.
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Publié 14/03/2020 par Gabrielle Beaupré

Responsable de la conversion des terrains – du basket au hockey au concert – de tous les édifices sportifs chez Maple Leafs Sports & Entertainment depuis septembre 2017, Céline Koné est la première femme à occuper un tel poste à l’aréna Scotiabank de Toronto.

Le sport dans le sang

Céline Koné baigne dans le sport depuis son enfance. Elle vient d’une famille de sportifs et joue au badminton depuis 22 ans.

Elle a réalisé une maîtrise en communication et une autre en administration du sport. «Je voulais apprendre les métiers dans le monde du sport et je suis complètement tombée amoureuse de ce domaine», relate Céline.

Elle a acquis ses premières expériences professionnelles au sein de l’Amaury Sport Organisation (ASO), l’entreprise qui organise le marathon de Paris et le Tour de France cycliste, ainsi qu’au Championnat d’Europe de football (UEFA Euro) et à la patinoire de la Tour Eiffel.

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Céline Koné, première superviseure de la conversion du stade des Raptors et de la patinoire des Maple Leafs.

Un point tournant

C’est en avril 2017 que Céline Koné a quitté la France pour venir s’installer à Toronto. «J’avais comme objectif de travailler pour les Maple Leafs et de pratiquer mon anglais, alors je suis arrivée toute seule avec toute ma motivation et mes deux valises.»

Pendant ses premiers mois au Canada, Céline Koné a travaillé pour Air Transat afin de se faire l’oreille.

Lorsqu’elle a vu l’annonce de son futur emploi en faisant des recherches, «il m’a plu toute de suite». Elle a aimé le fait que ce département soit à la base de toutes les rencontres sportives et les spectacles à l’aréna Scotiabank.

La direction de MLSE a vu en elle plusieurs qualités. À leur rencontre, il a remarqué que la jeune femme avait très bien compris le système de gestion du bâtiment et savait que sa langue maternelle allait être une valeur ajoutée pour l’organisation.

Débuts difficiles

L’embauche de Céline Koné a fait grand bruit au sein de l’organisation. «Je l’ai su un an après, mais comme j’étais la première femme pour ce poste, les membres disaient que je ne serais jamais respectée, que mes employés ne m’écouteraient pas, que je ne connaissais pas le travail…»

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Céline Koné confirme que ses sept premiers mois ont été difficiles. Personne ne la prenait au sérieux. «Lorsque je suis arrivée, ce n’était pas ma langue, j’étais une étrangère et une femme dans un département qui n’avait connu que des hommes.»

«J’ai dû leur prouver que j’avais les qualités et les compétences pour ce poste-là. Je ne vais pas le mentir, ça l’a été un combat de tous les jours.»

Elle raconte qu’à son premier quart de travail, elle était à quatre pattes, sur le plancher, pour apprendre le mécanisme des sièges rétractables afin de pouvoir les réparer s’ils se brisaient.

«J’ai aidé à construire les terrains de sports, la scène, et à les défaire. C’était mon moyen de leur montrer que j’étais vraiment intéressée par ce qu’ils faisaient. Que je n’étais pas juste-là pour leur dire quoi faire, mais que je voulais apprendre et comprendre le fonctionnement.»

Aujourd’hui

Céline Koné est aujourd’hui totalement acceptée par les membres de l’organisation. Lorsqu’ils la croisent à l’aréna Scotiabank, tout le monde la salue en français! Ses collègues et ses employés se renseignent sur sa famille et lui font sentir qu’ils sont présents pour elle.

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Céline est cheffe du département de la conversion à l’aréna Scotiabank.

Ce que Céline Koné apprécie le plus de son emploi est de voir les spectateurs heureux à leur arrivée à l’aréna Scotiabank pour voir leur chanteur préféré ou assister à une rencontre sportive. «Lorsque je rentre chez moi et j’écoute [par exemple] les Raptors à la télé, je me dis que c’est moi qui ai contribué à la mise en place du terrain de basketball et ça me rend très fière».

Nous avons rencontré Céline Koné avant que la NBA et la LNH suspendent leur saison de basketball et de hockey pour freiner la propagation du coronavirus Covid-19. Les grands concerts sont également annulés à l’aréna Scotiabank jusqu’à nouvel ordre. Céline Koné nous indique qu’on en profite pour faire des réparations et du nettoyage de l’aréna.

À lire aussi : De la glace des Maple Leafs au plancher des Raptors: 8 heures de travail pour 24 personnes

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