Bologne, une étape originale sur la route de Ravenne

La place San Stefano. (Photo: Odile Collet)
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Publié 06/12/2016 par Gabriel Racle

Ravenne et ses merveilles (L’Express du 19 janvier 2016) s’imposent incontestablement à tout voyageur qui se rend en Italie du Nord. Comme il n’y a pas d’aéroport à Ravenne, il faut atterrir à Bologne pour gagner ensuite Ravenne par la route ou par le train, si l’on se déplace en avion.

Mais une étape à Bologne offre une occasion à saisir, quel que soit le moyen de transport utilisé, car ses richesses architecturales et leur originalité méritent plus qu’un simple passage.

Le palais des notaires. À d. le palazzo d'Accursio. (Photo: Odile Collet)
Le palais des notaires. À d. le palazzo d’Accursio. (Photo: Odile Collet)

Ville d’histoire

La situation géographique de Bologne, dans une zone de plaine et de collines, entre le Pô et les Apennins, a sans doute valu à cette vile une histoire longue et tourmentée dont voici quelques repères.

Ce sont les Étrusques (L’Express, 19 novembre 2013) qui auraient fondé en 534 av. n. ère, une agglomération nommée Felsina, un nom récupéré par l’industrie vinicole.

Des populations celtes venues de l’Europe centrale, les Boïens, s’installent dans le nord de l’Italie vers -390 et renomment la cité Bononia en en faisant leur capitale.

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La place de Neptune et le palais du roi Enzo. (Photo: Odile Collet)
La place de Neptune et le palais du roi Enzo. (Photo: Odile Collet)

Les Romains

En -191, les Romains occupent Bononia, qui deviendra Bologna par la suite. L’agglomération s’agrandit, 3000 familles romaines s’y installent, et se romanise avec la construction de temples, de thermes, de théâtres et de voies qui font de la cité un carrefour routier.

Cité riche et prospère, Bononia est détruite par un incendie en 53 et rapidement reconstruite par l’empereur de Rome, Néron, (54-68).

Mais à la suite de l’effondrement de l’Empire romain d’Occident, vers 475, Bononia est successivement occupée par les Wisigoths, les Huns, les Goths et finalement les Lombards, jusqu’en 774, lorsque Charlemagne met fin au Royaume lombard en Italie du Nord, et en cède une partie aux domaines du pape.

Chiesa dei Santi Bartolomeo e Gaetano. (Photo: Odile Collet)
Chiesa dei Santi Bartolomeo e Gaetano. (Photo: Odile Collet)

La papauté

La suite de l’histoire de Bologne est tumultueuse jusqu’à une intervention de la papauté désireuse de reprendre la ville passée sous la domination d’une famille princière, les Bentivoglio.

Au cours de son règne (1503-1513), le pape Jules II, outre ses liaisons féminines dont il eut trois fille, reprend Bologne à la tête de ses troupes, justifiant son surnom de «pape de fer».

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En 1859, la ville vote son annexion au Royaume de Sardaigne, participant à l’unification de la péninsule. Depuis, l’histoire de Bologne se confond avec celle de l’Italie (L’Express du 15 mars 2011).

Le palais des marchands. (Photo: Odile Collet)
Le palais des marchands. (Photo: Odile Collet)

Ville d’art

La ville a conservé sa structure en damier héritée des Romains. Ce que le visiteur remarque de suite, ce sont les galeries dotées d’arcades à la romaine, ayant souvent plus de mille ans, qui bordent les rues sur 40 km, conservées précieusement par la ville.

Des palais bordant la Piazza Maggiore, (la grande place) sont parmi les plus importants édifices bolonais, datant pour certains du Moyen Âge: le Palazzo del Podestà (premier magistrat, 1200) surmonté par la Torre dell’Arengo, le Palazzo Re Enzo, le Palazzo d’Accursio, le Palazzo dei Banchi et le Palazzo dei Notai (palais des notaires, 1381).

San Petronio. (Photo: Odile Collet)
San Petronio. (Photo: Odile Collet)

Édifices religieux

Les églises sont nombreuses qui ne peuvent que retenir l’attention. Sur la Piazza Maggiore se trouve la Basilique San Petronio, dont la façade inachevée s’impose à la vue. C’est une illustration du gothique italien, commencée au XIVe siècle.

La basilique San Domenico est l’une des principales églises de Bologne (XIII-XVe siècle). Elle renferme de nombreuses œuvres d’art. La cathédrale remonte au XVIIe siècle, mais certaines parties datent de la fin du XVIe siècle. On peut y voir des œuvres d’art comme des statues en terre cuite entourant une Déposition du Christ. Le sanctuaire de la Madone de San Luca est situé au sommet du Monte Guardia, d’où l’on a une belle vue sur la ville.

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Sur la charmante place San Stefano se trouve la basilique du même nom. En fait il s’agit d’un complexe comprenant églises associées, chapelles, cloître, cour, datant du IVe au XIIIe siècle. On peut y admirer de superbes mosaïques.

Les tours jumelles. (Photo: Odile Collet)
Les tours jumelles. (Photo: Odile Collet)

Les tours

D’autres curiosités attendent le visiteur. La fontaine de Neptune, une fontaine monumentale qui se trouve sur la Piazza del Nettuno, près de la Piazza Maggiore. Et il y a les célèbres tours dont certaines se voient de loin.

Il y avait autrefois de nombreuses tours à Bologne, de 80 à 100. Il en reste quelques-unes dont les tours jumelles, un peu inclinées, au croisement des rues rejoignant les cinq portes des murailles aujourd’hui disparues. La plus haute, la tour Asinelli, mesure 97,2 m, la tour Garisenda, 48 m de haut. Ces tours ont été construites entre 1109 et 1119.

On peut voir encore les tours Azzoguidi (54,80 m), Prendiparte (60 m), Scappi (39 m), Uguzzoni (32 m), Guidozagni (20 m, maison-tour) et Galluzzi (30 m). Les amateurs d’art et d’histoire peuvent se lancer à la découverte des nombreux musés, dont la Pinacothèque nationale est le plus réputé.

Et selon les intérêts de chacun, bien d’autres découvertes attendent le promeneur au fil des rues, restaurants, magasins, souvenirs, sculptures, statues, décorations et autres surprises. Il y a tant à voir et à savourer à Bologne la ravissante, sur la route de Ravenne.

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

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